Assises du travail : des pistes intéressantes à concrétiser et des insuffisances
Le rapport des assises du travail auxquelles l’UNSA a participé sort dans un contexte de déploiement de réformes injustes pour les actifs (retraites et assurance chômage).
Pour l’UNSA, la thématique retenue « Reconsidérer le travail » aurait mérité une vraie concertation puis une négociation associant l’ensemble des organisations syndicales avant le passage en force d’une réforme des retraites purement financière et injuste.
Il est pour le moins paradoxal d’appeler dans ce rapport à un « pacte de confiance » sur la question du rapport au travail, alors qu’à aucun moment les organisations syndicales n’ont été écoutées dans la dernière période.
Le rapport dévoile néanmoins quelques pistes intéressantes notamment :
• L’instauration dès à présent d’un rendez-vous annuel des acteurs du travail, qui pour l’UNSA, devrait être instauré pour tous les projets touchant au monde du travail.
• La généralisation du dialogue professionnel sur la qualité et l’organisation du travail qui pour l’UNSA, devrait être intégré dans toute négociation et venir enrichir le dialogue social institutionnel sans pour autant s’y substituer.
• Le renforcement de la formation au dialogue des acteurs ou encore la consolidation de la dimension sociale dans les démarches RSE que l’UNSA appelle enfin à concrétiser.
• L’évaluation des organisations alternatives des temps de travail avec la mise à contribution du Conseil économique, social et environnemental. Pour l’UNSA, cela nécessitera une vigilance particulière sur la semaine de 4 jours notamment avec ses incidences en termes de charges de travail, de salaires…
• L’installation d’un portail unique d’accès aux droits sociaux pour les actifs, une occasion de mettre en œuvre le Compte personnel d’activités (CPA) qui existe déjà mais n’a jamais été développé.
• La mise en place d’un Compte épargne temps (CET) portable.
• L’aménagement des fins de carrière sujet indispensable pour l’UNSA dans le secteur privé comme public.
Pour l’UNSA le rapport manque, en revanche, d’ambition sur la question des transitions professionnelles et son volet formation.
La question du renforcement du conseil en évolution professionnelle (CEP) est abordée sous l’angle d’une meilleure information. L’occasion, afin qu’il soit un droit effectif pour tous, de le rendre automatique, voire obligatoire, est manquée. C’était aussi une revendication de l’UNSA.
Par ailleurs, le rapport fait l’impasse sur la question salariale et l’attractivité des métiers, sur les contraintes envers les employeurs et sur les contrôles nécessaires pour l’évaluation des risques, ainsi que sur la prévention.
A cet égard, la suppression des CHSCT a déresponsabilisé les employeurs.
Au-delà, pour l’UNSA, la logique des ordonnances travail qui a déséquilibré les relations sociales et privé de moyens les représentants du personnel est à remettre en cause.
L’UNSA demande donc une révision des ordonnances travail, condition indispensable pour renouveler et surtout renforcer la démocratie au travail dans un monde en mutation économique, technologique (IA par ex) et environnementale.
C’est un préalable pour « Reconsidérer le travail » dans l’intérêt des premiers concernés : les travailleurs d’abord !
Laurent Escure, secrétaire général de l’UNSA
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Vanessa Jereb, Secrétaire générale adjointe
Florence Dodin, Secrétaire générale adjointe
Dominique Corona, Secrétaire général adjoint