France Travail : les réserves de l’UNSA
Le projet France Travail présenté aujourd’hui confirme les craintes exprimées par l’UNSA dans sa contribution remise au Haut-Commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises en décembre dernier.
Si la création d’un guichet et d’un référent unique, la recherche d’une meilleure gouvernance sont légitimes pour rendre plus efficace le service public de l’emploi, notamment pour le bénéficiaire, les mesures annoncées dans les domaines de l’accompagnement et du contrôle appellent de nombreuses réserves.
L’UNSA, favorable à un accompagnement adapté reste toujours opposée à la conditionnalité du RSA même si elle prend acte de l’adaptation des sanctions, de leur non automaticité et des possibilités de recours.
Le RSA doit rester avant tout un dispositif de solidarité.
L’UNSA reste dubitative sur les nouvelles annonces concernant la résorption des freins périphériques qui, sans de nouvelles politiques publiques ambitieuses dans les domaines du logement ou de la petite enfance notamment, risquent de n’être que des vœux pieux.
Elle est également attentive au passage au tout numérique dans la gestion des relations entre les bénéficiaires et les opérateurs qui sans une action et un accompagnement résolu contre l’illectronisme peut être un frein supplémentaire pour les publics les plus éloignés de l’emploi.
Globalement, l’UNSA est opposée à la seule philosophie adéquationniste et assumée du projet, tournée majoritairement vers les besoins des entreprises, avec une volonté affichée de faciliter des prescriptions prioritaires vers les métiers en tension.
L’UNSA partage l’objectif de mieux coordonner les instances territoriales mais veillera notamment au maintien de structures de gouvernance quadripartites dans lesquelles les partenaires sociaux doivent avoir toute leur place en participant concrètement à la co-construction des politiques publiques concernées.
L’État doit par contre rester le garant d’une égalité territoriale de traitement et d’accès des personnes à l’emploi, à la formation et aux droits sociaux. Il doit rester le pilote de la politique publique de lutte contre la pauvreté et l’exclusion en général.
Le rapprochement voire la fusion des opérateurs et les nouvelles missions confiées à Pôle emploi interrogent également la gestion des personnels et de leur statut.
Pour l’UNSA, développer le « aller vers », réussir un accompagnement de qualité, faciliter le pilotage et la coordination passent obligatoirement par une vraie reconnaissance notamment salariale des personnels concernés.
L’UNSA, en lien avec ses équipes de terrain, sera aux côtés des personnels concernés notamment à Pôle emploi et sera vigilante sur le déploiement de France travail prévu jusqu’en 2027.
Laurent Escure, Secrétaire général
Contact presse : Vanessa Jereb, Secrétaire générale adjointe