Pacte des solidarités : un remake de la stratégie précédente
Après neuf mois d’attente et plusieurs reports, le gouvernement a enfin présenté lundi 18 septembre son Pacte des solidarités. Il est présenté dans un contexte où la pauvreté touche 9,2 millions de personnes, soit près de 15% de la population selon l’INSEE. Des milliers de personnes tentent d’appeler chaque soir le 115 sans se voir proposer de solutions d’hébergement et 2 000 enfants dormaient dans la rue cet été.
Face à ces constats alarmants, le gouvernement s’est principalement contenté de rappeler les chantiers en cours tels que la mise en place de la solidarité à la source afin de lutter contre le non recours au RSA et à la Prime d’activité, la revalorisation des petites retraites, la mise en place d’un service public de la petite enfance avec des mesures dédiées à l’accueil en horaires atypiques ou encore le « pass colo »…
L’UNSA salue le maintien des repas à un euro pour les étudiants, la promesse de 12 000 places en logements dédiés d’ici 2027 ou encore la réunion d’une conférence sociale en octobre où les travailleurs pauvres seront évoqués.
Néanmoins, ces annonces sont loin d’être à la hauteur des enjeux précités ! Malgré le contexte inflationniste, aucune hausse des minimas sociaux n’est envisagée. Les jeunes de 18 à 24 ans ne pourront toujours pas bénéficier du RSA et restent ainsi exclus de la solidarité nationale à laquelle ils devraient avoir droit. L’annonce du maintien des 203 000 places d’hébergement d’urgence créées en 2023 est un minimum mais nous voyons bien aujourd’hui qu’elles sont insuffisantes.
La hausse de 50% des crédits alloués à ces politiques publiques par rapport à la précédente stratégie demanderont des précisions quant à leur utilisation précise. Ces moyens nouveaux sont aussi un aveu des lacunes de la stratégie précédente.
Pour l’UNSA, la réduction des inégalités et la lutte contre la grande pauvreté passent par une réduction du chômage mais aussi par :
- la mise en place d’un régime fiscal solidaire et progressif
- la création d’un revenu universel de solidarité dès 18 ans se substituant aux minima sociaux (RSA, ASPA, ASS, AAH, ASI) afin de garantir un revenu stable indexé sur le salaire médian (seuil de pauvreté)
- des moyens importants pour l’accompagnement des bénéficiaires du RSA, plutôt que des sanctions
- faire du logement une grande cause nationale pour des logements abordables, adaptés, décents et répondant aux nouvelles normes environnementales