Taxation des plus hauts revenus : des efforts sont encore nécessaires
Le projet de budget 2025 sera présenté le 10 octobre avec plusieurs jours de retard. En amont, quelques mesures sont déjà divulguées, afin de résorber dès l’année prochaine un déficit public pouvant dépasser 6% du PIB en 2024 contre les 5,1 % attendus.
Le discours de politique générale du Premier ministre ouvrait notamment la voie à une taxation des plus riches, ce qui pour l’UNSA va dans le bon sens compte tenu de la situation budgétaire et d’un indispensable partage des efforts.
Pour autant, le ministre du Budget annonce vouloir mettre en place, dans le cadre du projet de loi de finances 2025 (PLF), une « contribution exceptionnelle au redressement des finances publiques » qui ne concernerait que 0,3% des ménages. Elle toucherait ceux qui gagnent, sans enfant, au moins 500 000 euros par an pour un couple et 250 000 euros pour un célibataire. Cette mesure ne concernerait que 65 000 ménages et ne rapporterait que 2 à 3 milliards d’euros !
Pour l’UNSA, cette augmentation de recettes, même si elle est bienvenue, n’est pas suffisante pour faire contribuer les plus riches à l’effort collectif. En effet, plus de 3 millions de salariés sont payés au SMIC et plus de 9 millions de personnes en France sont en dessous du seuil de pauvreté. Le gouvernement doit être plus ambitieux sur l’effort exceptionnel des plus riches.
Dans ce sens, l’UNSA propose que la contribution exceptionnelle envisagée concerne les ménages ayant des revenus supérieurs à 177 106 euros, soit 1% des Français les plus aisés concernés par la tranche d’imposition à 45 %.
L’UNSA revendique aussi que le patrimoine mobilier soit imposé au même titre que le patrimoine immobilier, ce qui n’est plus le cas depuis 2018 avec la transformation de l’ISF en IFI. Un retour à l’ISF “ancienne formule” générerait des recettes fiscales supplémentaires d’un peu plus de 3,4 milliards d’euros.
Concernant les entreprises, l’UNSA soutient la proposition de surtaxe temporaire de 10% évoquée pour les grands groupes mais appelle son application dès 750 millions d’euros de chiffres d’affaires. De manière générale et pérenne, elle recommande également une augmentation du taux d’imposition sur les sociétés ainsi que la taxation des superprofits.
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