L’ère Trump à l’OIT : les États-Unis inquiètent
Du 2 au 13 juin, la Conférence internationale du travail (CIT) s’est tenue à Genève, réunissant les gouvernements et partenaires sociaux de 187 pays. Si les États-Unis n’ont pas quitté l’Organisation Internationale du Travail (OIT), ils ont cessé de verser leur contribution volontaire et ont adopté une posture alarmante.
Une délégation à l’image de Trump
La délégation américaine comptait seulement quatre représentants des travailleurs, dont deux issus du syndicat pro-Trump des pompiers (IAFF) et deux membres du groupe d’intérêts Union Facts, une organisation anti-syndicale.
En revanche, le gouvernement américain a refusé d’accréditer le principal syndicat du pays, AFL-CIO (8,4 millions de membres) qui participait à ces échanges mondiaux tripartites chaque année. Il a toutefois pu y prendre part grâce à la Confédération syndicale internationale, dont il est membre.
Un discours idéologique assumé
Les prises de parole américaines, soutenues par l’Argentine, ont systématiquement tenté de faire supprimer les références au genre et au changement climatique.
Tous leurs amendements, soutenus par une cinquantaine de pays africains et asiatiques, consistaient à remplacer « identité de genre » par « femmes et hommes », ignorant tous les progrès de ces dernières années et niant la condition réelle de personnes, notamment transgenres ou non-binaires, partout dans le monde.
Quant au climat, rejetant la responsabilité humaine, il s’agissait de remplacer « changement climatique » par « menaces climatiques », diffusant une rhétorique proche du complotisme.
Une résistance, mais des fissures
Malgré ces attaques, la plupart des textes ont été préservés cette année. Néanmoins, l’influence américaine, combinée à un contexte mondial plus autoritaire, a trouvé des relais parmi des États enclins à ce virage conservateur, au risque d’affaiblir les avancées sociales défendues par l’OIT.