Assurance chômage : voici les premiers dégâts de la réforme de 2019
L’Unédic a présenté récemment une première évaluation des effets de la réforme de l’assurance chômage issue du décret du 26 juillet 2019. Les conséquences négatives pour les demandeurs d’emploi sont majeures.
L’UNSA, qui a dénoncé dès le début cette réforme décidée unilatéralement par le Gouvernement en 2019, s’alarme de ses répercussions sur la situation financière et sociale de nombreux actifs.
La note de l’Unédic analyse la situation des nouveaux entrants à l’assurance chômage durant le 1er semestre 2022, suite à la mise en place des principales dispositions de la réforme au cours de l’année 2021 en raison des reports d’application dus à la crise Covid.
Des allocations en baisse
Selon l’organisme paritaire, en raison principalement du nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence, plus de 50% des nouveaux allocataires ont une allocation inférieure à ce qu’elle aurait été selon les règles précédentes.
30% voient même leur indemnité diminuer de plus de 10%.
En moyenne, les personnes ayant une allocation journalière calculée avec les nouvelles règles subissent une baisse de 16% de leur indemnité.
Des conditions qui limitent mécaniquement les droits
Les ouvertures ou rechargements de droits ont baissé de 20% en juin 2022 par rapport à juin 2019.
Si la conjoncture plus favorable de l’emploi en 2022 a joué un rôle, cette baisse est aussi liée aux conditions plus contraignantes pour ouvrir un droit à l’indemnisation.
Il faut, depuis le 1er décembre 2022, avoir travaillé 6 mois sur les 24 derniers mois pour avoir droit à l’indemnisation (contre 4 mois sur les 28 derniers mois auparavant) et il est nécessaire d’exercer une activité 6 mois pour recharger un droit au chômage, contre 1 mois précédemment.
Les jeunes pénalisés
Le recul du nombre d’ouvertures de droits a davantage concerné les allocataires de moins de 25 ans (- 26%) et ceux ayant terminé un contrat à durée déterminée (CDD, - 30%).
Les actifs les plus touchés sont ceux des secteurs d’activité de l’intérim, de l’agriculture, sylviculture et pêche, de l’hébergement et restauration ainsi que des arts, spectacles et activités récréatives.
Ces premiers éléments fournis par l’Unédic confirment les craintes de l’UNSA sur les conséquences désastreuses, tant financièrement que socialement, que cette réforme allait impliquer.
Avec le nouveau projet du Gouvernement, qui prévoit de baisser de 25% la durée d’indemnisation à partir du 1er février, c’est un renforcement injuste et intolérable de la précarité et de la pauvreté de nombreux actifs qui est à nouveau programmé.
Pour l’UNSA, il est urgent d’abroger les dispositifs mis en place par la réforme de 2019 qui grèvent les droits des demandeurs et d’abandonner le projet de réduction de la durée d’indemnisation.
L’assurance chômage doit garantir un revenu décent aux personnes en recherche d’emploi et leur permettre de retrouver sereinement un emploi de qualité.