Face aux talibans, l’UNSA soutient les Afghanes.


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L’obscurantisme taliban continue d’assombrir le ciel des femmes afghanes. Revenus au pouvoir en 2021, les talibans n’ont cessé de réduire les droits des femmes et leur accès à l’éducation ou à l’emploi. Une loi promulguée le 22 août dernier renforce les interdictions, les femmes étant le cœur de cible des 35 articles.

Cette loi répond à la volonté des talibans de se mettre en conformité avec la charia ultra rigoriste, en visant à « prévenir le vice et à promouvoir la vertu ». C’est ainsi que les afghanes n’ont, par exemple, plus le droit de chanter ou lire à voix haute, ni même de parler en dehors de chez elles. L’UNSA dénonce cette situation et réaffirme son soutien aux femmes afghanes et à la lutte qu’elles mènent, souvent au péril de leur vie, pour défendre leurs libertés fondamentales.

Le positionnement de la communauté internationale est à la fois difficile à trouver et incompréhensible. Un isolement des talibans par sanctions, qui entraînerait par exemple un appauvrissement du pays, pourrait avoir pour effet de dégrader encore plus la vie des femmes et des filles afghanes. Mais ce constat ne peut justifier d’accepter sans conditions les exigences des talibans, comme conditions préalables à leur retour à l’ONU. Invités à réintégrer l’ONU le 30 juin dernier lors d’une réunion internationale à Doha consacrée à l’Afghanistan, les talibans ont exigé qu’aucune femme afghane ne participe aux débats et que la question du droit des femmes afghanes ne soit pas abordée. Quel mépris pour ces femmes qui se battent chaque jour pour leurs droits !

Face à la promulgation de la dernière loi, l’ONU a demandé l’abrogation immédiate du texte et continue à appeler à réinclure les femmes dans la vie publique mais accepter fin juin les conditions des talibans, cela revenait à légitimer et à encourager la politique menée par les talibans à l’encontre des femmes et à nier les conditions inacceptables auxquelles elles sont soumises, allant jusqu’à gommer leur existence.

L’Union européenne s’appuie sur la directive européenne du 13 décembre 2011 pour encourager l’asile systématique des femmes afghanes. Elles remplissent les critères nécessaires à la qualification de « groupe social », victimes de persécutions du fait de leur genre, et à ce titre elles sont susceptibles de se voir reconnaître le statut de réfugiées.

En France, la décision de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) du 11 juillet 2024 reconnaît ce statut. L’UNSA soutient cette démarche. Nous l’exprimions dès l’été 2021, en appelant les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilités et à délivrer concrètement des visas à celles qui demandaient l’asile à la France. Nous revendiquons aujourd’hui que la diplomatie française s’en donne les moyens. Il suffit d’écouter le podcast Outside Kaboul pour se rendre compte des difficultés et des lenteurs rencontrées pour obtenir des visas pour des situations urgentes, question de vie ou de mort pour ces femmes et leurs familles. Pour l’UNSA, les enjeux sécuritaires et géopolitiques ne sauraient primer sur les droits humains et tout particulièrement les droits des femmes.

Crédit photo : freepik

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