Métiers en tension : une liste qui doit mener à de réelles régularisations


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Le 23 mai a enfin été publiée la liste des métiers en tension dont le projet d’arrêté datait de février 2025. L’UNSA salue cette promulgation mais s’inquiète des effets réels sur la régularisation des travailleur·ses sans papiers.

En effet, cette liste est issue des dispositions de la loi du 26 janvier 2024 pour « contrôler l’immigration – améliorer l’intégration ». Elle vise à rendre possible la régularisation des travailleur·euses sans papiers exerçant dans des métiers en tension.

Ainsi, les travailleur·euse·s sans papiers relevant de ces métiers peuvent, à titre exceptionnel, continuer à obtenir une carte de séjour « travailleur temporaire » ou « salarié ». Cette démarche ne nécessite plus l’intervention de leur employeur·euse. Pour en bénéficier, les personnes concernées devront justifier d’au moins 12 mois de travail (consécutifs ou non) sur les 24 derniers mois, et résider en France depuis au moins 3 ans et « faire preuve d’intégration » *. L’UNSA s’était prononcée contre le projet de loi lors de son examen. Concernant spécifiquement cette mesure, tout en saluant cette possibilité de régularisation, l’UNSA alerte sur les critères restrictifs imposés par la loi.

De plus, la délivrance de ce titre restera à la discrétion des préfet·e·s alors que le ministre de l’Intérieur a fait circuler la consigne d’une régularisation à titre exceptionnel. A titre d’exemple, 34 724 personnes ont été régularisées au titre de la circulaire Valls en 2023 parmi lesquelles 11 525 sur des critères liés au travail alors que le besoin de main-d’œuvre en hôtellerie-restauration en 2025 est estimé à 336 000 emplois (CDI et CDD de plus de 6 mois) avec des difficultés de recrutement pour la moitié d’entre eux.

Pour l’UNSA, plusieurs problèmes persistent. Tout d’abord, cette liste de métiers laisse de côté des pans entiers de l’économie où se trouvent une grande majorité de travailleurs sans-papiers. Par exemple, en Ile-de-France, le gros-œuvre du bâtiment, une partie importante du secteur de la restauration, la logistique ou les déchets ne figurent pas dans le décret. L’UNSA conteste aussi les instructions du ministre de l’Intérieur aux préfets. Elles rendent inefficace la seule mesure de la loi immigration ayant pour but d’améliorer la régularisation par le travail.

* Loi du 26 janvier 2024 pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration

Crédit photo : Freepik

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