Plan jeunes : un jeune, une solution ?
24 JUILLET 2020 - Avec 6,5 milliards d’euros, le gouvernement fait le pari de dynamiser l’insertion de750 000 jeunes.
Le Premier ministre a annoncé jeudi 23 juillet un « plan jeunes » visant à pallier au très fort risque de difficulté d’insertion professionnelle auquel la jeunesse pourrait être confrontée dès le mois de septembre, en raison d’un ralentissement économique historique.
Si certaines mesures avaient déjà été préalablement annoncées et détaillées, à l’instar des aides à l’apprentissage, saluées par l’UNSA, d’autres étaient connues mais pas encore complètement arbitrées.
Ainsi, la réduction du coût du travail pour les entreprises embauchant un jeune sera une prime (compensation de cotisations) et non une exonération de cotisations sociales. Elle sera de 1 000 euros par trimestre pour tout contrat de plus de 3 mois signé avec un jeune d’au plus 25 ans, rémunéré au maximum à 2 fois le SMIC au cours de la période allant du 1er août 2020 au 31 janvier 2021. L’UNSA y voit un effort important, même si des effets d’aubaine sont inévitables, et se satisfait que cela n’ait pas d’effet direct négatif sur le budget de la Sécurité sociale.
Par ailleurs, de nombreux dispositifs sont renforcés dont l’objectif est d’accroître et de réorienter la formation des jeunes et d’augmenter le nombre des parcours d’insertion via différents mécanismes, comme les Parcours emploi compétences ou la garantie jeunes. Pour l’UNSA, le renforcement de ces mécanismes est positif même si les objectifs devront être réévalués en fonction de l’évolution de la crise économique et sociale.
Pour l’UNSA, agir pour la jeunesse dans cette période difficile et incertaine est primordial. Le Gouvernement prévoit des moyens et des dispositifs intéressants qui devront être évalués périodiquement. Face à ce “mille-feuilles” de dispositifs et pour la réussite de ce « plan jeunes », il conviendra non seulement d’agir au plus vite par la création du Service public d’insertion (SPI) mais aussi par la mise en œuvre effective du Revenu universel d’activité et son ouverture aux moins de 25 ans.
Toutefois, la création ou l’incitation à la création d’emplois aidés ne sera pas suffisant. Il est nécessaire également de relancer l’activité économique, pas seulement par l’offre et la demande des entreprises, mais aussi par la consommation des ménages et l’appui aux actifs les plus modestes. Ce sont dès à présent des impératifs économiques et sociaux.
Pour le moment, le Gouvernement n’a pas pris ce chemin-là.
Le Secrétaire Général
Laurent ESCURE
Contact presse
Vanessa JEREB
Secrétaire Générale adjointe