Recommandations du semestre européen : les réactions de l’UNSA
Dans le cadre du semestre européen, le Conseil européen, sur proposition de la Commission, fait des recommandations pour la France en rapport avec le programme national de réforme et le programme de stabilité pour 2020 présentés au début du mois de mai par le Gouvernement.
Ces recommandations s’inscrivent évidemment dans le contexte de crise sanitaire et économique que nous vivons actuellement et signalent la nécessité de lutter contre la pandémie, de stimuler l’économie ou encore d’atténuer les conséquences de la crise sur l’emploi.
Si l’UNSA est en accord avec les principes généraux et les lignes directrices de ces préconisations, et juge nécessaire et bienvenue la suspension du pacte de stabilité et de croissance, des mesures claires et fortes doivent être lancées :
• "Promouvoir l’acquisition des compétences et un soutien actif aux demandeurs d’emploi " rend indispensable dès à présent de revenir sur la réforme de l’assurance chômage et d’offrir plus de protection aux actifs.
• Incontestablement, il faut améliorer les stratégies d’achat, diversifier les sources d’approvisionnement et constituer des stocks stratégiques dans le secteur de la santé, comme le préconise le rapport. Pour l’UNSA, il faut aussi en appeler à la relocalisation de certaines activités dans ce secteur mais pas seulement (alimentaire, automobile…). Ces relocalisations ne doivent pas exclusivement être pensées à l’échelle de la France mais aussi au niveau des États membres de l’Union européenne (UE), à l’instar de la filière des batteries électriques en préparation, qui doit servir d’exemple à des projets futurs dans d’autres domaines.
• La suspension du pacte de stabilité et de croissance doit perdurer le temps qu’il faut pour permettre la reprise économique des États membres de l’UE. L’UNSA considère néanmoins qu’il devrait être réformé et assoupli par la suite afin de ne pas agir comme un carcan entravant démesurément l’action des gouvernements. Également, l’UNSA juge essentiel de neutraliser la dette publique issue des mesures économiques et sociales prises durant la crise sanitaire et celles qui permettront de relancer l’économie. Cette dette devra être inscrite en dehors du budget ordinaire de l’État et prise en compte différemment lors des évaluations réalisées par la Commission européenne.
• L’UNSA partage un certain nombre d’orientations de l’Union européenne et les porte dans le cadre de la relance française notamment concernant la transition énergétique et numérique, en particulier l’accent qui doit être mis sur le développement des transports propres, des énergies renouvelables et la rénovation des bâtiments. Dans le cadre du Green deal, les pays de l’Union européenne pourraient envisager des actions coordonnées.
Enfin, il faut également insister, dans le domaine du logement, sur l’importance d’accroître la construction de logements neufs, avec des objectifs sociaux, économiques et écologiques et plus globalement sur la nécessité d’amplifier la croissance de la recherche-développement en France afin d’élever la productivité et le bien-être de la population.