Report de la majoration de 14 à 18 ans des allocations familiales : l’UNSA refuse le sacrifice des familles


https://www.unsa.org/4555

Le gouvernement s’est engagé lors du débat sur le PLFSS à reporter de 14 à 18 ans le versement de la majoration des allocations familiales. Pour l’UNSA, cette mesure va frapper de plein fouet le pouvoir d’achat des parents d’adolescents. Nous demandons au gouvernement de renoncer à ce projet.

Sous couvert de financer le nouveau congé de naissance, le gouvernement a inscrit dans le PLFSS 2026 une économie de 200 millions d’euros sur le dos des familles. Le mécanisme ? Reculer l’âge de la majoration des allocations de 14 à 18 ans. La mesure ne concernerait que les parents dont les enfants auront 14 ans après le 1er mars 2026.

Une méconnaissance du coût d’un adolescent

Le HCFEA (Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge) a déjà dénoncé cette erreur quant aux besoins des familles :

• Selon l’échelle de l’OCDE, le coût d’un enfant bondit de 66 % dès ses 14 ans (passage de 0,3 à 0,5 unité de consommation).
• À cet âge, l’entrée au lycée s’accompagne d’une hausse significative des dépenses : alimentation (un ado consomme autant qu’un adulte), habillement, transports et équipements numériques indispensables, en particulier dans la filière professionnelle.

Prétendre que les besoins n’augmentent qu’à 18 ans est une aberration.

Un appauvrissement des familles

Pour une famille relevant de la tranche 1 des allocations familiales (les revenus les plus bas), la perte de cette majoration (environ 75 € par mois) représente un manque à gagner de plus de 3 500 € sur quatre ans pour un seul enfant.

Pour les foyers modestes, chaque euro compte. Le ralentissement général de l’inflation est un trompe-l’œil. En 2026, le coût d’un lycéen atteint un sommet historique : prix alimentaires records, équipements numériques, transports, restauration... Supprimer la majoration à 14 ans, c’est choisir le pire moment.

Le "siphonnage" de la branche Famille de la Sécurité sociale doit cesser

Pour l’UNSA, l’argument de la nécessité budgétaire ne tient pas. Depuis plus de dix ans, la part des richesses nationales consacrée aux familles ne cesse de reculer. Les prestations familiales pesaient 2,5 % du PIB en 2010 contre à peine 2,0 % aujourd’hui. La branche Famille est structurellement excédentaire mais cette manne financière est systématiquement utilisée pour compenser le déficit des autres branches de la Sécurité sociale ou récupérée par l’État. Les gouvernements doivent cesser de considérer le budget des familles comme une variable d’ajustement. On ne devrait pas avoir à choisir entre aider les parents de nouveaux nés et soutenir ceux d’adolescents.

Avec des ressources sanctuarisées, nous pourrions non seulement maintenir la majoration à 14 ans, mais aussi :

• Financer un congé de naissance plus ambitieux (mieux rémunéré et plus long).
• Ouvrir le droit aux allocations familiales dès le premier enfant, une revendication historique de l’UNSA pour soutenir le pouvoir d’achat.
• Faire baisser le reste à charge pour les modes d’accueil.

La politique familiale doit redevenir un investissement d’avenir et non une source d’économies de court terme.

Crédit image : freepik

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