Sentiment de déclassement : un enjeu majeur pour la jeunesse


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Dans sa note d’octobre dernier, le Haut comité au plan indique que trois Français sur quatre — dont deux tiers des moins de 35 ans — estiment que "c’était mieux avant". Ce sentiment de déclassement, particulièrement aigu chez les jeunes, est alarmant. Pour l’UNSA, il est urgent d’agir : la jeunesse ne peut pas être abandonnée aux risques de pauvreté et de précarité.

Des diplômes en hausse, mais une précarité qui s’installe

Les jeunes sont aujourd’hui nettement mieux formés : 56 % des 25-34 ans sont diplômés du supérieur contre 21 % en 1975 et plus de 80% sont bacheliers contre 30% en 1980. Pourtant, cette progression ne garantit plus une insertion stable : seuls 43 % des moins de 25 ans en emploi accèdent à un CDI. Les jeunes femmes, quant à elles, cumulent déclassement et inégalités, avec des salaires inférieurs, des contrats courts et des CDD plus fréquents. L’UNSA dénonce ce paradoxe -qualifications en hausse, insécurité professionnelle croissante- et réclame un plan ambitieux pour l’emploi pérenne des jeunes. De plus, la question des stages mieux rémunérés et d’un contrôle renforcé des contrats d’alternance pour en garantir la qualité reste d’actualité.

Revenus et logement : le grand écart générationnel

Si les salaires ont progressé de 34 % en euros constants depuis 1975, le pouvoir de vivre des jeunes s’est nettement détérioré. Leur revenu moyen est aujourd’hui inférieur de 13 % à celui des 50-54 ans, alors qu’il leur était supérieur en 1979. L’accès au logement et à la propriété s’est également considérablement durci : durées d’emprunt allongées de 14 à 23 ans, loyers très hauts, reste à charge devenu insoutenable. L’UNSA réclame des mesures fortes : faire du logement une grande cause nationale, réformer l’indice de révision des loyers, repenser les APL et construire enfin une politique du logement réellement adaptée aux besoins des générations actuelles et futures.

Conditions de travail : moins d’heures, mais plus de pression

Malgré une baisse de 17 % de la durée annuelle du travail depuis 1975, les jeunes subissent une intensification de leur activité : 32 % déclarent travailler "toujours" ou "souvent" sous pression. L’UNSA réaffirme la nécessité d’un temps de travail maîtrisé, d’une meilleure reconnaissance des qualifications et d’une réduction effective des horaires atypiques. Les évolutions technologiques ne doivent en aucun cas se traduire par une charge accrue de travail.

Un avenir à reconstruire

Les inquiétudes sont massives et profondes : 80 % des jeunes redoutent les effets du changement climatique et 59 % doutent de la réalité d’une retraite future. L’UNSA appelle à une réponse globale : contrat unique et sécurisé pour les alternants, intégration du logement — abordable et décent — dans les politiques de jeunesse et salaires permettant enfin de vivre dignement et d’affronter les défis de demain.

Le déclassement n’est pas une fatalité. Avec des politiques publiques volontaristes et un dialogue social renforcé, il est possible de rétablir l’équité entre les générations. L’UNSA reste pleinement mobilisée pour porter ces revendications et construire un avenir plus juste pour la jeunesse.

Crédits photo : Freepik

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