Travailleurs sociaux : le sentiment d’abandon doit cesser

Lors de la dernière réunion du Haut Conseil du Travail Social (HCTS) en présence de la ministre des Solidarités, l’UNSA a tiré le signal d’alarme. Les travailleurs sociaux se sentent en effet oubliés par les pouvoirs publics alors qu’ils jouent un rôle indispensable auprès des personnes en difficulté. Des réponses fortes sont attendues depuis longtemps.
Assistants sociaux, éducateurs spécialisés, conseillers en économie sociale et familiale, assistantes familiales… Ces professionnels accompagnent chaque jour des enfants, des familles, des personnes âgées, des jeunes en décrochage ou des personnes en situation de précarité. Ils les aident face à des situations complexes : pauvreté, isolement, perte d’autonomie, difficultés scolaires ou familiales, violences… Leur engagement est parfois la dernière digue avant l’exclusion.
Malgré l’importance de leur mission, le sentiment d’abandon grandit. Fin 2023, un « Livre blanc » du travail social a été présenté aux pouvoirs publics. Il proposait des pistes concrètes pour rendre le secteur plus attractif : stopper la crise des vocations, offrir de meilleures conditions de travail, renforcer la reconnaissance de ces métiers essentiels. Un an et demi plus tard, les travailleurs sociaux attendent toujours des mesures fortes. Cette absence de réponse nourrit le découragement et fragilise l’ensemble de la chaîne de solidarité.
L’UNSA le réaffirme : il faut agir vite en renforçant les moyens pour enrayer la hausse de la précarité et l’aggravation des situations. Les revalorisations salariales doivent aussi se poursuivre car les rémunérations demeurent trop faibles. Pour de nombreux jeunes diplômés, la réalité est amère. Après trois années d’études supérieures, beaucoup débutent avec un salaire à peine supérieur au Smic. La progression reste ensuite lente, alors même que les responsabilités et la charge émotionnelle peuvent être fortes. Ce manque de reconnaissance et de moyens affaiblit la qualité du service rendu aux plus fragiles.
L’amélioration des conditions de travail passe aussi par la généralisation des ratios d’encadrement, pour assurer un accompagnement de qualité et préserver la santé des professionnels.
Concernant la formation, le gouvernement a aussi annoncé une réarchitecture des diplômes du travail social, avec la création d’un socle commun pour faciliter les évolutions de carrière. L’UNSA salue une avancée sur le principe, mais insiste sur la nécessité d’une concertation large et apaisée. Elle doit aussi maintenir un équilibre entre un socle commun aux différents métiers et la nécessaire spécialisation. Enfin, cela ne doit pas non plus restreindre les dépenses de formation.
À travers ces alertes, l’UNSA porte la voix de ces professionnels de l’ombre qui accompagnent ceux qui en ont besoin. Reconnaître et revaloriser les métiers du travail social, c’est aussi défendre une société plus juste et solidaire. L’UNSA attend des pouvoirs publics des mesures à la hauteur de l’enjeu.
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