11 labos pharmaceutiques enfin sanctionnés par l’ANSM
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient d’infliger 8 millions d’euros d’amende à 11 laboratoires pharmaceutiques pour ne pas avoir maintenu des stocks suffisants de médicaments essentiels, mettant ainsi en danger l’approvisionnement en médicaments critiques.
Cette décision, saluée par l’UNSA, marque une étape importante dans la lutte contre les pénuries de médicaments, un problème qui prend de l’ampleur depuis plusieurs années. L’ANSM a reçu en 2023 près de 5 000 signalements de ruptures ou de risques de ruptures de stocks, soit une augmentation d’un tiers par rapport à 2022 et six fois plus qu’en 2018 ! Cette augmentation alarmante souligne l’importance de prendre des mesures strictes pour assurer l’approvisionnement des médicaments en France.
La santé n’est pas un bien comme les autres.
Les traitements touchés par ces pénuries sont vitaux pour de nombreux patients. Leur indisponibilité a des conséquences graves sur la santé publique. Parmi les médicaments concernés, on trouve des anti-hypertenseurs, des anticancéreux, des antimicrobiens et des traitements neurologiques… Une interruption de traitement peut mettre en danger la vie des patients à court ou moyen terme.
Depuis septembre 2021, la réglementation impose aux laboratoires pharmaceutiques de constituer un stock de sécurité de quatre mois pour certains médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) et de deux mois pour les autres. Pour l’UNSA, cette mesure, bien que nécessaire, reste insuffisante. Il est impératif de durcir la réglementation en augmentant les stocks et en renforçant la responsabilité et les contrôles des laboratoires. L’UNSA demande également une accélération des projets de réindustrialisation pharmaceutique pour assurer l’autonomie sanitaire de la France, tout en renforçant la coopération européenne, comme cela a été réalisé pendant la pandémie de COVID-19.
Image de freepik