CPF : des choix sous contraintes

Selon une étude publiée par la Dares le 6 juin dernier, fin 2022, 84 % des utilisateurs entrés en formation ont entièrement financé leur coût pédagogique grâce à leurs droits CPF. Un chiffre révélateur du rôle central que joue ce dispositif dans l’accès à la formation professionnelle. Pour l’UNSA, il peut néanmoins laisser place à certaines dérives.
Un financement personnel qui pèse sur le quotidien
Malgré cette autonomie apparente, près d’un usager sur cinq (19 %) déclare que le coût de la formation grève son pouvoir d’achat. En effet, le recours au CPF ne couvre pas toujours l’ensemble des frais liés à une formation. 21 % des utilisateurs paient une partie de la formation sur leurs fonds propres. Ce chiffre ne prend pas en compte les frais annexes (transport, hébergement, matériel ou certifications), souvent non pris en charge.
Cette contrainte financière est aggravée chez les jeunes actifs : 24 % des moins de 30 ans affirment que ce financement personnel a un impact négatif, contre seulement 6 % chez les plus de 60 ans. Sans surprise, la situation financière joue également un rôle clé. 29 % des utilisateurs en difficulté financière estiment que la formation pèse sur leur quotidien, contre seulement 9 % parmi les plus aisés.
Une stratégie de formation centrée sur le CPF et les contraintes budgétaires
Les usagers identifient clairement le CPF comme levier principal de financement de formation : 76 % l’envisagent dès le début de leur projet alors que 1 sur 6 disent attendre d’avoir accumulé davantage de droits. Critère déterminant, le coût influence directement le choix de l’organisme de formation pour 1 utilisateur sur 4.
De plus, le recours à d’autres contributeurs reste marginal : seuls 3 % des utilisateurs bénéficient d’un financement complémentaire de France Travail et moins de 1 % perçoivent des abondements de leur employeur, d’un Opérateur de compétences (OPCO), d’un conseil régional ou de l’État.
L’UNSA exprime son inquiétude face à une évolution du CPF qui le transforme progressivement en outil à la main des entreprises. L’UNSA dénonce un glissement de la responsabilité de la formation vers les premiers intéressés, qu’ils soient salariés ou en recherche d’emploi. Cette tendance est d’autant plus alarmante sachant la volonté ministérielle d’utiliser le CPF pour co-financer tous les dispositifs de formation professionnelle.
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