Budget 2026 : « LE MOMENT » DES INÉGALiTÉS EXACERBÉES
Le Premier ministre a exposé les pistes du gouvernement pour le budget 2026 et sa méthode pour réduire le déficit et la dette publics. L’UNSA dénonce cette stratégie qui fait reposer tous les efforts sur les travailleur.euses et les ménages modestes.
43,8 milliards d’euros. C’est le montant de l’ajustement budgétaire que le gouvernement souhaite réaliser en 2026 pour réduire le déficit public de 5,4 à 4,6 %.
Cet effort passerait par une baisse des dépenses en ne reposant que sur les ménages et les travailleur.euses, en particulier les plus modestes et précaires.
L’année blanche, qui signifie une absence de revalorisation des prestations sociales (pensions de retraites, revenu de solidarité active-RSA, aides au logement…), se traduirait par une perte de pouvoir d’achat pour les ménages bénéficiaires, déjà souvent dans des situations financières difficiles.
De même, ne pas rehausser les seuils de l’impôt sur le revenu conduirait à des hausses d’impôts pour de nombreux ménages. Alors que l’année 2023 a révélé une augmentation record de la pauvreté et des inégalités, ce choix serait pour l’UNSA à la fois injuste et fortement préjudiciable pour les foyers concernés.
A l’inverse, alors que la hausse du déficit public depuis 2017 découle de la baisse des impôts, surtout des plus riches et des entreprises, le Premier ministre n’annonce rien de nouveau ni de concret à ce sujet. Les entreprises et les plus fortunés sont dispensés de l’effort de solidarité nationale. Pour l’UNSA, c’est inadmissible.
Il existe pourtant des marges de manœuvre importantes de ce côté : les aides aux entreprises représentent 211 milliards d’euros. Pour l’UNSA, les exonérations de cotisations sociales doivent être diminuées et le crédit d’impôt recherche recentré sur les TPE-PME, ce qui pourrait déjà rapporter plusieurs milliards d’euros.
De même, la fiscalité sur les plus hautes fortunes doit être réévaluée. L’imposition progressive des revenus du capital, une hausse de droits de succession pour les plus gros héritages ou encore l’instauration de la taxe Zucman sur les plus grands patrimoines, permettraient de réaliser un ajustement budgétaire bien plus juste socialement.
En parallèle du projet de loi de finances (PLF), le gouvernement annonce l’ouverture de deux négociations avec les partenaires sociaux : l’une sur l’assurance chômage et l’autre sur le travail.
Sur l’assurance chômage, le gouvernement souhaite à nouveau réduire les droits des demandeur.euses d’emploi en durcissant les conditions d’affiliation ou la durée d’indemnisation. Pour l’UNSA, il serait inacceptable de s’attaquer une nouvelle fois à l’indemnisation du chômage. En effet, une nouvelle convention vient d’entrer en vigueur après un accord entre partenaires sociaux et les réformes de 2019 et 2023 décidées par le gouvernement ont déjà gravement précarisé les demandeur.euses d’emploi.
La ministre du Travail justifie une nouvelle réforme par la dégradation des comptes de l’Unédic. Pour l’UNSA, c’est un argument spécieux, car si l’État ne ponctionnait pas ses ressources pour financer ses politiques publiques, ils seraient excédentaires.
Par ailleurs, la négociation sur “la modernisation du marché de l’emploi et l’amélioration de la qualité du travail” relève d’un détricotage des droits des travailleur.euses avec la proposition de supprimer 2 jours fériés et d’élargir la possibilité de monétiser la 5ème semaine de congés payés. L’UNSA condamne ce recul social.
Enfin, alors que la lutte contre le temps partiel subi constituait une annonce régulière du gouvernement, le projet de la ministre du Travail de baisser le plancher d’heures minimum du contrat à temps partiel contredit cet objectif. Un effet d’annonce supplémentaire qui s’ajoute aux autres mesures de flexibilisation et libéralisation du marché du travail, toutes aussi délétères pour les travailleur.euses.
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