COP30 à Belém : pour une transformation écologique juste, l’heure des engagements réels
Du 10 au 21 novembre, la COP30 se tient à Belém, au Brésil, dix ans après l’Accord de Paris. Cette conférence mondiale doit marquer un tournant : celui où les promesses deviennent des engagements concrets. Aux côtés de nombreuses organisations syndicales et ONG, l’UNSA est signataire d’une lettre ouverte adressée aux gouvernements et négociateurs. Nous y exprimons une exigence claire : la transformation écologique doit être juste, démocratique et fondée sur des droits contraignants, autrement dit pas uniquement sur des proclamations sans suite.
Placer les travailleurs.euses au cœur de la transformation écologique
Adopté à la COP27, le Programme de travail pour une transition juste (JTWP) a constitué un premier pas, mais il reste à le concrétiser. L’UNSA, aux côtés de la Confédération européenne des syndicats (CES), demande que l’Union européenne (UE) défende à Belém une approche qui reconnaisse pleinement le rôle des syndicats et du dialogue social à tous les niveaux. Des engagements clairs et fermes pour le travail décent et l’emploi de qualité doivent figurer dans les conclusions de la COP : sans cela, la transition restera un slogan.
Des normes contraignantes pour une « transition juste »
Les mots “transition juste” sont désormais présents dans tous les discours, mais trop souvent dépourvus de contenu réel. Des normes contraignantes doivent être adoptées, intégrant les droits humains et du travail, le consentement libre et informé, l’égalité femmes-hommes et la création d’emplois décents.
Ces règles doivent être appliquées à tous les niveaux — du local à l’international — et s’imposer à tous les acteurs économiques, y compris les multinationales. Sans cadre légal, la « transition » restera un concept creux, avec peu d’ambition, parfois même utilisé pour masquer des politiques d’austérité ou de dérégulation.
Un mécanisme mondial pour coordonner et contrôler
Le mouvement syndical international propose la création d’un Mécanisme d’action de Belém, nouveau dispositif multilatéral destiné à orienter l’ensemble du système international vers des transitions centrées sur l’humain aux niveaux local et national. Il permettrait de coordonner les initiatives de transition juste, de rendre le financement plus transparent et d’assurer la représentation des syndicats et de la société civile dans la gouvernance climatique mondiale. Les syndicats et la société civile sont au cœur des enjeux climatiques, leurs voix ne peuvent rester éloignées des espaces de décision. Par ailleurs, les pays doivent intégrer la transformation écologique juste dans leurs plans climatiques nationaux, en alignant les objectifs de développement et de justice sociale.
Financement : passer des promesses aux actes
Aucune transformation écologique ne sera juste sans moyens financiers à la hauteur. L’UNSA appelle l’UE et la France à soutenir un financement public massif, sans dette pour les pays du Sud, et à respecter leurs propres engagements internationaux.
En France, cela implique de tenir la promesse d’allouer 0,7 % du PIB à l’aide publique au développement, alors que les budgets actuels prévoient une baisse de ces crédits. Le financement de la transition doit relever d’une solidarité internationale fondée sur la justice et la responsabilité.
Un multilatéralisme au service des peuples et de la planète
À Belém, les gouvernements ne pourront plus se contenter de discours. L’urgence climatique et sociale exige des décisions courageuses. Ils doivent démontrer que le multilatéralisme peut encore être au service des peuples et de la biodiversité menacée, et non des intérêts particuliers.
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