Sommet social de Doha : un nouvel élan pour la justice sociale mondiale


https://www.unsa.org/4471

Trente ans après le Sommet de Copenhague, les Nations unies ont réuni du 3 au 6 novembre gouvernements, organisations internationales et partenaires sociaux à Doha. Objectif : refonder un contrat social mondial fondé sur les droits humains, le travail décent et l’inclusion.

Pendant trois jours, plus de 40 chefs d’État et de gouvernement, environ 230 ministres et hauts responsables ainsi que près de 14 000 participants ont débattu de la meilleure manière de rendre la croissance plus inclusive. En marge des séances plénières, plus de 250 « sessions de solutions » ont mis en avant des pratiques exemplaires et des solutions innovantes autour de l’extension de la protection sociale, de l’accès à la santé et à l’éducation, du travail décent, du logement et de l’égalité.

Une déclaration politique ambitieuse

Adoptée le 4 novembre, la Déclaration de Doha réaffirme les trois piliers du développement social -éradication de la pauvreté, emploi décent et intégration sociale- et les relie étroitement aux Objectifs de développement durable de l’Agenda 2030.

Les États s’engagent à :

  • renforcer les systèmes de protection sociale universels et leur financement durable,
  • promouvoir le plein emploi productif et des salaires vitaux,
  • garantir les droits fondamentaux au travail, la liberté syndicale et la négociation collective,
  • favoriser une transition juste face aux mutations climatiques, technologiques et démographiques,
  • et placer l’égalité de genre et la lutte contre les discriminations au cœur des politiques sociales.

Une mobilisation syndicale forte

Aux côtés de la Confédération syndicale internationale (CSI), le mouvement syndical a pesé pour que la Déclaration reconnaisse explicitement le rôle du dialogue social et des partenaires sociaux dans le suivi des engagements de Doha.
La CES a notamment rappelé que la justice sociale exige « des emplois de qualité, des salaires décents et des services publics solides ». Elle appelle l’Union européenne à montrer l’exemple par la mise en œuvre intégrale du socle européen des droits sociaux et une politique ambitieuse de transition juste.

Une présence française remarquée

La délégation française a activement contribué aux travaux et organisé plusieurs événements parallèles sur :

  • la transition vers l’économie formelle, question de dignité, de justice sociale et d’avenir pour des millions de personnes à travers le monde,
  • l’économie sociale et solidaire, levier essentiel pour créer des emplois durables et renforcer la cohésion sociale,
  • la protection sociale universelle, le logement social et l’alimentation.

Le Forum des solutions, co-lancé par la France et le Qatar, a mis en lumière des initiatives concrètes en faveur du développement social et des droits au travail. Il a permis d’annoncer neuf nouveaux projets portés par les ministères sociaux et l’AFD et a abouti à la création de la « Plateforme de Doha pour le développement social », destinée à pérenniser cette dynamique, valoriser les réussites et favoriser leur déploiement à l’échelle internationale.

Pour l’UNSA, transformer les engagements en actes

Pour l’UNSA, qui participait à ce Sommet, si la Déclaration de Doha marque une étape importante, le défi réside désormais dans sa mise en œuvre effective.
Depuis 1995, des progrès ont été réalisés : recul de l’extrême pauvreté, amélioration de l’accès à l’éducation, à la santé et à la protection sociale. Mais ces avancées restent fragiles. Les inégalités économiques et sociales continuent de se creuser au sein et entre les pays. Les femmes, les jeunes et les travailleurs précaires demeurent les plus exposés à la pauvreté et à l’emploi informel. Face à ce constat, l’UNSA rappelle qu’aucun progrès durable n’est possible sans réduction des inégalités, condition indispensable à une transition juste, une démocratie vivante et une mondialisation réellement au service des peuples.

La justice sociale, la dignité du travail et l’égalité réelle ne peuvent pas rester des intentions. Elles doivent se traduire par des politiques publiques ambitieuses, une gouvernance inclusive et un suivi rigoureux associant pleinement les organisations syndicales. D’ailleurs, les mots les plus entendus tout au long du Sommet ont été « volonté politique ». C’est bien de volonté politique qu’il s’agit pour transformer les engagements de Doha en actions concrètes.

À cinq ans de l’échéance de l’Agenda 2030, le mouvement syndical appelle à passer des paroles aux actes : des engagements concrets pour des emplois décents, la protection sociale universelle et un développement fondé sur les droits.

L'Unsa à votre service

UNSA
Actualités Céfu
TPE Retraités
Abo UNSA-Info
Les parutions de l'UNSA Voir-Écouter
Contact Transition écologique
Vos Droits
CES