CPF : une baisse importante des entrées en formation
Selon une étude de la DARES, le nombre d’entrées en formation a baissé fortement en 2023, en particulier pour les publics les moins qualifiés.
Alors que le reste à charge de 100 euros pour les titulaires du Compte personnel de formation (CPF) dénoncé par l’UNSA vient juste de se mettre en place et n’a donc pas encore produit ses effets, la DARES relève dans une récente étude une baisse significative des entrées en formation pour l’année 2023.
Cette chute globale de 500 000 entrées (-28%) sur un total de 1 335 900 en 2023 s’explique par des évolutions de l’offre de formation avec notamment une diminution des certifications éligibles et une révision de la liste des organismes habilités avec la suppression de ceux n’ayant pas la certification Qualiopi.
Par ailleurs, une reconfiguration des actions relevant de la création d’entreprise a provoqué le plus fort recul (- 69 %) sur ce segment de formation.
La sécurisation de l’application CPF voir livret UNSA avec l’obligation de s’inscrire sur France connect et un contrôle via l’identité numérique a peut-être eu un impact négatif.
La procédure est certes mieux sécurisée mais au vu de sa complexité (l’UNSA l’a testée !) elle est sans doute un frein, notamment pour les publics les moins agiles avec le numérique et a fortiori pour ceux n’y ayant pas accès.
C’est dans les catégories les moins qualifiées que l’on remarque la plus forte baisse des demandes de formation : 37 % pour les infrabac alors qu’elle est moins prononcée pour les plus diplômés ( -23 %).
La catégorie des utilisateurs du CPF ayant un niveau infra-bac est en revanche toujours supérieure à celle correspondante dans la population générale (37% vs 33 %) même si elle a baissé de 6 points.
Dans le même temps, la part des titulaires d’un diplôme supérieur au bac, également en augmentation, reste inférieure à son poids dans la population (61% vs 67 %).
Malgré les effets d’annonce, la co-construction du CPF entre le titulaire du compte et un tiers (entreprise, OPCO, collectivité…) reste marginale avec 1% des dossiers seulement.
Enfin, 10,5 % des actions sont ainsi abondées uniquement par l’utilisateur du CPF, ce qui représente 78 % des formations co-financées.
Pour l’UNSA, cette étude de la DARES est instructive et confirme les craintes développées dès l’origine sur le modèle du CPF.
Il faudrait engager rapidement une réflexion globale avec les différentes parties prenantes sur les usages et les financements du CPF.
Parmi les priorités figurent selon nous l’amélioration en termes d’information, d’accès au cofinancement, d’usages de la plateforme ou encore d’accompagnement.
Ces limites à la liberté de choisir son avenir professionnel ne devraient plus être de mise pour permettre à chacun, notamment les moins qualifiés, d’avoir accès à la formation tout au long de la vie.
Lire l’étude complète de la DARES :