Dégressivité des allocations chômage : Une mesure purement financière


https://www.unsa.org/1958

Après avoir été suspendue depuis le début de la crise sanitaire, la dégressivité des allocations chômage rentre à nouveau en vigueur, sous une forme remodelée, le 1er juillet. L’UNSA rappelle que la dégressivité n’a pas d’incidence positive prouvée sur le retour à l’emploi et que cette mesure n’a qu’un objectif d’économie budgétaire.

La dégressivité des allocations chômage, de 30% maximum, à partir de la fin du 6ème mois d’indemnisation, pour les demandeurs d’emploi ayant touché un salaire de plus de 4 500 euros brut , est entrée en vigueur le 1er novembre 2019 avant d’être suspendue en raison de la crise sanitaire. De ce fait, aucun demandeur d’emploi n’a été impacté, moins de 6 mois s’étant écoulés entre les deux dates.

Les compteurs sont remis à zéro depuis le 1er juillet et la dégressivité s’appliquera dans un premier temps à partir du 9ème mois d’indemnisation. Les premiers demandeurs d’emploi affectés le seront à partir de mars 2022. Selon l’évolution sur le front de l’emploi, une clause de retour à meilleure fortune a été édictée par le Gouvernement afin de revenir à la formule d’origine. Dans le meilleur des cas, la dégressivité à partir du 7ème mois sera mise en place à partir du 1er janvier 2022.

L’objectif de la dégressivité est de soumettre les chômeurs indemnisés à une contrainte financière croissante afin de les inciter à retrouver un emploi rapidement. L’idée repose assez fortement sur le postulat que les demandeurs d’emploi seraient oisifs, seuls responsables de leur situation et retarderaient au maximum leur reprise d’emploi.

La dégressivité des allocations chômage a existé en France, sous plusieurs formes, de 1986 à 2002. Or, les seules études empiriques traitant de ce sujet ont montré que la dégressivité n’a pas eu d’effets positifs sur la reprise d’emploi . Ainsi, l’allocation unique dégressive (1992-1996) aurait ralenti globalement le retour à l’emploi par rapport au modèle d’indemnisation antérieur.

L’allongement de la durée du chômage est surtout liée à d’autres facteurs que le supposé caractère “oisif” des demandeurs d’emploi, comme une situation du marché du travail dégradée, la mauvaise qualité des offres d’emploi ou encore l’inadéquation de celles-ci avec les compétences des actifs.

La dégressivité pourrait aussi conduire les demandeurs d’emploi à se “précipiter” dans leur recherche d’emploi et accepter des conditions d’emploi et de salaires dégradées au regard de leur qualification. Également, la borne d’âge à 57 ans est trop élevée et implique qu’un nombre important de séniors serait impacté, alors que l’on sait qu’ils sont largement plus confrontés au chômage de longue durée.

Pour l’UNSA, cette mesure du Gouvernement n’a qu’un objectif budgétaire. Elle repose sur une idéologie erronée et vise à punir les actifs d’être au chômage.

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