Rapport annuel du COR : pas de scoop !


https://www.unsa.org/1677

Ce 7ème rapport du Conseil d’orientation des retraites approfondit la note d’étape transmise à Jean Castex le 15 octobre dernier et complète les projections du COR à plus long terme (horizon 2070). Mais les données projetées sont à prendre avec la plus grande précaution car demeurent plusieurs inconnues : effets réels de la crise Covid, non prise en compte de la Loi de finances rectificative 4… En revanche les inquiétudes sont bien là notamment la baisse du montant des pensions due aux précédentes réformes se poursuit…

Difficile d’apprécier aujourd’hui l’équilibre financier du système des retraites. À très court terme le repli du PIB consécutif à la crise sanitaire génère un repli important des ressources du système, non compensé par la diminution des dépenses liées à la surmortalité des retraités. Mais cette forte dégradation qui atteindrait 23,5 milliards d’euros en 2020 serait de nature conjoncturelle et s’estomperait avec le rebond économique post-crise tout en laissant subsister un écart.
Les grandes lignes
• La part des dépenses de retraite dans le PIB resterait dans l’épure des 14 % et serait donc maîtrisée pendant les années 2020, puis diminuerait dans tous les scénarios à l’horizon 2070. En effet, à législation inchangée, l’âge de la retraite va passer de 62,2 ans en 2019 à un peu moins de 64 ans vers 2040 et comme les jeunes rentrent de plus en plus tard dans la vie active ils devront travailler plus longtemps.
• La pension moyenne continuerait certes de croître en euros constants mais moins vite que les revenus d’activité, ce qui conduirait à une baisse du niveau de vie moyen des retraités qui retrouverait ainsi son niveau de 1980. Cette baisse est principalement due à l’indexation des pensions sur les prix et à la hausse des prélèvements sociaux sur les retraités. Mais si aucune réforme n’avait été mise en œuvre depuis 1993, la part des richesses consacrées au système des retraites aurait été de l’ordre de 21 % en 2060.
• Sur le plan démographique, la France continue de vieillir et le rapport constate que le gain d’espérance de vie se situe plutôt dans les tendances basses mais les gains obtenus entre 2008 et 2018 le sont sans limitation d’activité, ce qui est une bonne nouvelle. Il faut attendre pour savoir si un rebond d’espérance de vie aura lieu (moins de surmortalité sur les années ultérieures).
• Le taux de fécondité est lui aussi dans une tendance basse qui devrait ou non se confirmer dans les années à venir.
• Difficile aussi de prévoir ce que sera la productivité, or c’est le principal déterminant de notre système, les économistes à ce stade ne dégagent pas de consensus sur ce point.
• De même, le rebond de croissance attendu en 2021 est estimé à 8 % mais il devra se confirmer.

Le prochain rapport du COR en juin 2021 devrait restituer des données plus fiables de l’impact de la crise sanitaire et économique sur notre système de retraite. D’ici là, le Conseil de suivi des retraites (CSR) aura rendu son avis sur d’éventuelles évolutions à mettre en œuvre.

Pour l’UNSA dans un contexte de changement démographique et de fluctuations économiques conjoncturelles, il est indispensable d’apprécier l’équilibre financier du système de retraite non pas chaque année mais en moyenne sur une période donnée et d’attendre que les impacts de la crise soient stabilisés.

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