« Territoires zéro chômeurs de longue durée » : capitaliser sur des résultats prometteurs
Un récent bilan de l’expérimentation « Territoires zéro chômeurs de longue durée » (TZCLD) souligne ses résultats positifs pour l’insertion des plus éloignés de l’emploi.
Soutenue par l’UNSA dès l’origine, cette action innovante au regard des enjeux du retour à l’emploi pour les plus fragiles couvre aujourd’hui 83 territoires. Elle permet un accès à l’emploi à des chômeurs de longue durée grâce à la mobilisation d’acteurs locaux, dans une démarche de proximité.
Le rapport du Fonds d’expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée (ETCLD) récemment rendu public dresse un bilan globalement positif du projet, à commencer par la forme du contrat de travail proposé : le CDI. Il offre en effet une garantie de stabilité pour des personnes en grande précarité.
Le partenariat territorial construit entre les collectivités (département notamment) et les entreprises permettant l’insertion professionnelle (structures de l’insertion par l’activité économique, entreprises à but d’emploi, …) sous la forme d’un comité local pour l’emploi (CLE) constitue également un point fort.
Pour l’UNSA, ainsi que le souligne le rapport, il faut s’assurer d’une égalité d’accès des publics concernés, quel que soit le territoire. Des défauts de mobilisation pour l’animation des CLE et donc pour l’accompagnement apparaissent parfois dans des territoires ruraux ou en l’absence de coopération intercommunale.
Dans une période où les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont l’objet de restrictions budgétaires, l’UNSA exprime son inquiétude quant au déploiement du dispositif, notamment dans sa logique d’« aller vers », assortie d’une offre d’accompagnement de qualité.
Sur le terrain, les bénéficiaires sont souvent employés par des entreprises à but d’emploi (EBE) pour des activités non couvertes par le secteur marchand dans les territoires concernés, comme par exemple des ressourceries, des épiceries solidaires…
Enfin, pour l’UNSA, outre l’aspect social, l’expérimentation est vertueuse en termes financiers (75 % des coûts sont compensés par des économies : RSA, allocations chômage et par des recettes nouvelles grâce aux emplois créés : TVA, cotisations sociales) et doit être absolument sécurisée par l’Etat. Pour l’Unsa, cette expérimentation doit absolument être sécurisée par l’Etat.
Il en est de même pour les parcours professionnels des personnes concernées : l’accès à la formation et à des parcours « sans coutures » est une exigence qui, selon le rapport, mériterait d’être consolidée.
Dans un contexte de reprise du chômage et de politiques publiques souvent stigmatisantes pour les plus éloignés de l’emploi, le projet TZCLD est à promouvoir auprès des élus locaux et à conforter comme bonne pratique dans la lutte contre l’exclusion.
A cet égard, l’UNSA suivra avec attention le prochain rapport du comité scientifique chargé de l’évaluation du dispositif prévu cet été ainsi que la proposition de loi déposée à l’Assemblée nationale le 17 avril dernier prévoyant l’extension du projet TZCLD.
A Lire : Bilan de la 2eme expérimentation
Image de Freepik