Travailleurs saisonniers et assurance chômage : accroissement de la précarité
La nouvelle réforme de l’assurance chômage -dont les contours ont été dessinés par le Premier ministre la semaine dernière- est inacceptable pour l’UNSA et produira des effets désastreux pour les travailleuses et les travailleurs. Au CESE, les conseillers de l’UNSA ont souhaité exprimer une alerte sur les travailleurs saisonniers, auxquels un avis était consacré le 29 mai dernier.
Ces travailleurs, souvent précaires, seront particulièrement touchés, notamment par la condition d’affiliation, passant de 6 à 8 mois corrélée à la baisse de la période d’affiliation de 24 à 20 mois. Concrètement, un travailleur saisonnier, qui par la nature de son activité avait déjà du mal à satisfaire les conditions, ne le pourra sans doute plus demain.
Les travailleurs et travailleuses saisonniers, que leurs contrats soient par ailleurs des CDD classiques ou des contrats saisonniers, seront frappés de plein fouet par cette nouvelle réforme, la quatrième en quelques années. Elle génère en outre un problème injustement méconnu. La crise COVID a ainsi montré que de nombreux saisonniers, souvent tributaires de la fermeture des commerces, s’étaient détournés de ces métiers et, une fois la crise sanitaire passée, n’y étaient pas revenus. On a alors parlé de secteurs en tension. Nous en sommes convaincus, le durcissement des règles de l’assurance chômage aura le même résultat. Et gageons qu’au CESE nous ne produirons pas alors un avis sur le logement des saisonniers mais cette fois sur la pénurie de saisonniers !
L’accent que nous voulons mettre sur ces travailleurs permet de mieux cerner la philosophie de ces réformes successives. Au fil du temps, des dizaines de milliers de nos concitoyens, parmi le plus précaires, se retrouvent contre leur gré, privés de l’assurance commune à laquelle pourtant ils contribuent. C’est véritablement une usine à pauvres que le gouvernement met en place. L’UNSA ne l’acceptera pas.
Image de freepik