Pour un plan de relance durable, humain et écologique


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La crise liée au Covid-19 met en lumière des problématiques qui doivent être résolues au plus vite afin que le pays soit davantage résilient lorsqu’une nouvelle crise se présentera. Nous devons construire impérativement un futur qui prenne en considération les dimensions économique, sociale, humaine et écologique.

La croissance économique au premier trimestre 2020 a été de - 5,8 % et le gouvernement prévoit une baisse du PIB de 8 % cette année. Le nombre de demandeurs d’emploi a fortement augmenté au mois de mars, de nombreux ménages ont subi une perte de revenus et des entreprises auront du mal à se relever. Les résultats économiques du deuxième trimestre de l’année risquent d’être encore plus défavorables.
Cette situation inédite nous oblige à penser un modèle de production renouvelé dans lequel l’État devra jouer un rôle stratégique et régulateur prépondérant en matière économique, tant au niveau national qu’européen.

Le gouvernement a d’ores et déjà mis en place un plan de soutien à l’économie de 110 milliards d’euros, dont plus de 45 milliards de dépenses publiques supplémentaires ainsi qu’un fonds de garantie des emprunts des entreprises à hauteur de 300 milliards d’euros. Ainsi, le renforcement de l’activité partielle et la création du fonds de solidarité pour les petites entreprises permettent de limiter les effets récessifs de la crise, du confinement, de la baisse de revenus des ménages.

Quel plan de relance ?
La crise actuelle nécessite la mise en place d’un plan de relance économique à destination des ménages et des entreprises.

Concernant les entreprises…
Pour l’UNSA, le plan de relance doit être centré sur un certain nombre de priorités :

  • Relocaliser des activités stratégiques notamment dans les domaines sanitaire, alimentaire et industriel.

Cette réorientation de la production doit passer soit par une prise en main directe de l’État (nationalisations, participation au capital …) soit par des incitations (fiscales…) à la relocalisation ou à la création d’entreprises sur le territoire national.
Il sera nécessaire de penser en termes de secteurs d’activité et non d’une production particulière, à l’échelle de l’Union européenne notamment pour les filières stratégiques où toute la maîtrise de production serait réalisée dans les États membres.
Il faudra travailler à l’actualisation et au renforcement des qualifications nécessaires et à la valorisation des métiers, spécifiquement ceux nécessitant peu de qualification.
Il conviendra de veiller à une meilleure répartition territoriale des productions ré-internalisées et d’être vigilant quant à la gestion des déchets (secteur chimique et pharmaceutique par exemple).

  • Passer par des investissements publics ainsi que des incitations budgétaires et monétaires à l’investissement privé en ayant comme perspective une transition écologique et numérique ambitieuse et équitable. Le développement des énergies renouvelables, des transports propres et la rénovation des bâtiments, notamment les « passoires thermiques », doivent faire partie intégrante du plan de relance.
    Mais l’attention ne devra pas seulement être fixée sur les entreprises. La crise réduit les revenus de nombre d’individus et accentue et accentuera encore dans les semaines et mois prochains la précarité et la pauvreté.

    Concernant les ménages…
  • La reprise économique nécessitera de mettre l’accent sur la relance de la consommation des ménages : cela passe notamment par des revalorisations salariales dans les secteurs privé et public
  • Pour les foyers les plus modestes, il conviendra de les soutenir à travers l’augmentation du SMIC et le maintien des prestations sociales

Quel financement ?
Pour l’UNSA, le financement du plan de relance doit s’inscrire dans un budget spécifique, distinct du budget ordinaire de l’État, tout comme la prise en charge de la dette publique.

  • Une politique de relance a vocation à favoriser le décollage de l’activité. Si l’activité redémarre dans des proportions intéressantes, la croissance observée pourrait, à taux d’imposition inchangé, accroître les recettes fiscales et même réduire dans une certaine mesure les dépenses publiques. Une reprise soutenue de l’activité économique peut donc, à moyen et long terme, permettre un relatif désendettement. Pour l’UNSA, la dette et le déficit public qui seront générés par ce budget spécifique ne devront pas être contraints par les obligations du pacte de stabilité et de croissance au niveau de l’Union européenne afin de ne pas limiter les moyens de la relance économique et sociale post-crise. À ce titre, l’Union européenne devra rapidement s’emparer de ce sujet et trouver une position commune.
  • Le financement pourrait aussi très partiellement passer par un impôt exceptionnel (dividendes, …) ou pérenne (ISF réformé) de solidarité, afin de faire contribuer les plus grandes fortunes du pays à la résorption des effets économiques et sociaux de la crise.
  • La mise en place d’un grand emprunt, via l’émission d’obligations assimilables au Trésor (OAT) à destination des particuliers pourrait aussi être intéressante. Selon un sondage récent, l’adhésion des Français à ce mécanisme atteint 74%.

Pour l’UNSA, il importe que les objectifs du plan de relance s’intègrent dans une stratégie de gestion structurelle et de long terme et non pas dans une gestion court-termiste qui compromettrait l’objectif d’une société plus durable, humaine et écologique.

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