Contrat engagement jeune : une évolution de la Garantie jeune


https://www.unsa.org/2161

Le 1er mars, le Contrat d’engagement jeune (CEJ) entre en vigueur. Mesure phare de fin de quinquennat, l’exécutif fait le pari de ne laisser aucun jeune sans solution. Pour l’UNSA, loin d’être une révolution, le CEJ s’inscrit avant tout dans une logique de droits et de devoirs.

L’UNSA adhère pour partie à la philosophie du dispositif, notamment sur l’accompagnement intensif, pierre angulaire du CEJ. Pour autant, l’objectif d’insérer tous les jeunes vers un emploi stable impose de nouvelles pratiques et une meilleure articulation entre tous les acteurs du service public de l’emploi et les entreprises qui devront aussi s’engager.

Un accompagnement individuel intensif et un référent unique

Les jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus et jusqu’à 29 ans pour les personnes en situation de handicap se verront proposer un accompagnement renforcé. Un référent unique dédié de la Mission locale, de Pôle emploi ou d’un opérateur privé sera chargé de proposer une solution en fonction du projet individuel de la personne. L’objectif est que chaque jeune s’engage dans un parcours (formation, mission d’utilité sociale, alternance, immersion en entreprise…) qui débouche sur un emploi durable.

Sous conditions de ressources, d’assiduité "et d’acceptation des offres d’activité faites", les bénéficiaires pourront se voir verser une allocation, dont le montant pourra aller jusqu’à 500 euros par mois. Le parcours d’accompagnement pourra durer 12 mois voire 18 mois sous certaines conditions.

Le double rôle du conseiller : accompagnement et contrôle

Des sanctions sont prévues à l’encontre du bénéficiaire qui ne s’engagerait pas complètement dans les offres de solutions proposées. Son indemnisation pourrait être diminuée voire supprimée.

Pour l’UNSA, la confusion entre accompagnement et contrôle peut avoir des conséquences sur la qualité de la relation et de la confiance avec son référent pour s’engager dans un parcours. Il aurait été plus pertinent de différencier l’accompagnement du contrôle à l’instar ce qui est pratiqué par Pôle Emploi avec les demandeurs d’emploi.

Des jeunes écartés du dispositif

Le CEJ exclut une partie de la jeunesse. En effet, les étudiants, les jeunes en emploi précaire qui ont un besoin d’un accompagnement social ne pourront pas bénéficier du CEJ.

Globalement, l’UNSA salue la mise en place d’un référent unique et partage l’objectif affiché d’orienter le plus rapidement possible le jeune vers l’emploi. Elle sera vigilante sur la qualité, d’une part des offres proposées par les entreprises et d’autre part sur l’ouverture de l’accompagnement à des opérateurs privés. Aussi, l’UNSA demande une évaluation annuelle du dispositif qui ne doit pas se cantonner à un rapport quantitatif comme prévu dans le décret* mais permettant une évaluation qualitative. En effet, l’efficacité du dispositif passe non seulement par une obligation de résultats en termes d’emplois de qualité mais aussi par des moyens. Si le CEJ est inscrit au budget de 2022, quid de sa pérennisation pour stabiliser les acteurs et leurs actions ?

Force est de constater que le Contrat d’engagement jeune passe à côté d’une ambition plus universelle et ne résout pas le problème de la précarité chez les jeunes. S’appuyant sur les résultats de l’enquête « Primaire sociale », diligentée par l’UNSA, l’indemnité proposée est loin de suffire pour vivre dignement et en toute autonomie. Pour l’UNSA le sujet d’un revenu Jeune reste donc ouvert.

*Décret du 22 février 2022 : https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045189386?init=true&page=1&query=contrat+d%27engagement+jeune&searchField=ALL&tab_selection=all

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