Dans une démocratie, le peuple souverain n’agit pas contre l’intérêt du peuple
Alors même que des forces politiques, des personnalités, des journalistes se posent en défenseurs de la démocratie et de la souveraineté du peuple alors qu’en réalité ils remettent en cause l’état de droit et l’indépendance de la justice, l’UNSA estime utile de rappeler quelques principes.
Oui, dans une démocratie fondée sur l’état de droit, le peuple est souverain. Mais cette souveraineté ne signifie pas un pouvoir sans limites ou arbitraire. Elle implique au contraire une responsabilité : celle d’agir en cohérence avec l’intérêt général, c’est-à-dire également avec ses propres intérêts fondamentaux, à long terme.
L’état de droit protège et retient le peuple souverain d’agir contre le peuple, de même qu’il empêche la tyrannie ou le despotisme. Limitation et contrôle du pouvoir de l’Etat, notamment par le respect de la hiérarchie des normes et la place de la Constitution, séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire avec des contrôles respectifs, lois souveraines établies par le peuple ou sa représentation élue, égalité devant la loi, respect des minorités et des contre-pouvoirs sont autant de caractéristiques fondamentales de l’état de droit.
Elles garantissent nos libertés individuelles, notre sécurité et évitent l’affaiblissement de la démocratie.
Un peuple qui se nuirait à lui-même en s’aliénant ses propres droits ou en sapant les fondements de la justice ne serait plus véritablement souverain. Il agirait contre lui-même, sous l’effet de la peur, de la manipulation ou de la désinformation.
C’est pour se prémunir de ces menaces que l’état de droit se justifie. Il n’est pas un carcan imposé au peuple mais au contraire la garantie que la souveraineté populaire s’exerce dans un cadre protecteur pour les libertés, la justice et l’égalité. L’état de droit assure que ni la majorité, ni les institutions, ni aucun pouvoir ne puisse porter préjudice aux droits fondamentaux, y compris ceux des générations futures.
Ainsi, reconnaître que le peuple souverain ne peut légitimement aller contre ses propres intérêts, c’est convenir que la souveraineté est indissociable de la raison, de la justice et du respect des droits fondamentaux. C’est affirmer que la démocratie ne se réduit pas à la règle du plus grand nombre, mais repose sur un socle éthique, juridique et politique qui protège le peuple... y compris de ses propres excès.
Fidèle à ses principes, l’UNSA ne transigera pas sur le respect de la démocratie, de l’état de droit et de l’indépendance de la justice.
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