L’importance de l’accompagnement à la formation professionnelle


https://www.unsa.org/4078

Le 8 avril, Centre Inffo a dévoilé les résultats de la 6ème édition de son baromètre annuel. Réalisée en partenariat avec l’institut CSA, cette enquête dresse un panorama des perceptions, usages et attentes des actifs vis-à-vis de la formation professionnelle, avec un zoom sur l’intelligence artificielle (IA). Pour l’UNSA, il met en lumière le besoin de formation tout au long de la vie.

Un avenir professionnel perçu avec optimisme dans un contexte de transformation rapide

Malgré les mutations rapides du monde du travail, 69 % des actifs se disent confiants dans leur avenir professionnel, une tendance renforcée chez les jeunes et les cadres. La transformation des métiers s’accélère : 85 % des répondants estiment que leur métier évolue, et 43 % considèrent cette évolution très rapide. Pour la première fois, cette proportion dépasse celle des actifs jugeant que leur métier évolue lentement, marquant une nouvelle étape dans la prise de conscience des bouleversements professionnels en cours.

Dans ce contexte en mutation, la formation continue apparaît comme un levier essentiel d’adaptation. Toutefois, on observe aussi une forme de stabilisation : 27 % des actifs pensent qu’ils exerceront exactement le même métier dans 5 ans, un chiffre en hausse.

Une formation continue perçue comme une responsabilité individuelle

Le baromètre confirme un changement culturel majeur : trois quarts des actifs considèrent qu’il leur revient de prendre en main leur formation professionnelle. Une dynamique accentuée par les effets de la réforme de 2018 et la montée en puissance du Compte personnel de formation (CPF).

Pour l’UNSA, une nuance est à apporter. La loi de 2018 envisageait l’individu acteur de son avenir professionnel en lui donnant la liberté de le choisir. L’évolution possible du CPF comme un simple outil RH à la main des entreprises entraine notre vigilance. Le salarié doit selon nous garder son autonomie de décision.

De plus, le rôle de l’employeur est central, surtout en matière d’adaptation et de maintien au poste de travail. 69 % des actifs se sentent d’ailleurs suffisamment acteurs de leur parcours de formation. Ce chiffre fléchit chez les seniors et les demandeurs d’emploi, révélant leur besoin d’accompagnement renforcé. L’UNSA déplore l’absence d’intermédiation dans l’utilisation du CPF, notamment pour les moins qualifiés et les publics en situation d’illectronisme et préconise un rôle accru pour le Conseil en évolution professionnel (CEP).

Une information en progrès mais encore inégalement répartie

Si un actif sur deux se dit bien informé sur la formation professionnelle, en hausse de 6 points depuis 2019, des inégalités d’accès persistent. Les demandeurs d’emploi, les 50-64 ans et les non-cadres s’estiment moins bien informés. Paradoxalement, les diplômés du supérieur (bac+2 et plus) sont également parmi les plus mal informés, peut-être en raison d’attentes plus élevées.

La notoriété des dispositifs reste hétérogène : l’apprentissage, le bilan de compétences et la VAE gagnent en visibilité tandis que des outils comme le CEP, Pro-A et CléA peinent toujours à s’imposer.

Pour l’UNSA, ce résultat confirme le besoin d’accompagnement des salariés. Tout ne doit pas être relégué à la “responsabilisation” de l’individu.

L’intelligence artificielle : entre enthousiasme, inquiétudes et besoin de formation

L’édition 2025 du baromètre dresse un constat sans appel : l’IA est omniprésente. 97 % des actifs en ont entendu parler, 64 % se disent à l’aise avec ses outils et la moitié l’utilise déjà dans un cadre professionnel, principalement pour la recherche d’information ou la rédaction.

Cependant, les perceptions sont nuancées : 76 % des répondants estiment que l’IA permet de gagner du temps, mais une majorité exprime des inquiétudes quant à la baisse des compétences humaines, de la qualité du travail et de la cohésion sociale.

Le besoin de formation se fait clairement sentir : 72 % des utilisateurs d’IA souhaitent se former davantage, principalement à un niveau débutant. Les publics les plus en retrait (fonctionnaires, + 50 ans, demandeurs d’emploi, habitants de zones rurales) devront bénéficier d’un accompagnement renforcé.

Pour l’UNSA, l’IA, comme toutes les transformations au travail, doit relever du dialogue social. Une formation de l’ensemble des parties prenantes -tant sur les aspects techniques qu’éthiques qu’elle implique- est nécessaire. Son déploiement doit s’opérer en co-construction avec les partenaires sociaux dans le cadre de négociations dans et hors de l’entreprise. L’IA soulève enfin la question de l’organisation du travail. Le risque d’une intensification ou d’un morcellement des postes qui peut en effet entraîner une perte de sens.

Crédit image : freepik

L'Unsa à votre service

UNSA
Actualités Céfu
TPE Retraités
Abo UNSA-Info
Les parutions de l'UNSA Voir-Écouter
Contact Transition écologique
Vos Droits
CES