7 heures de travail gratuit : une punition supplémentaire pour les travailleurs·euses
Dans la nuit du 20 au 21 novembre, le Sénat a voté un amendement dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, instaurant une « contribution de solidarité » de 7 heures de travail supplémentaires non rémunérées par an pour tou·te·s les salariés·es. En échange, les entreprises verront leur cotisation de solidarité pour l’autonomie (CSA) doubler, passant de 0,3 % à 0,6 %, générant ainsi 2,5 milliards d’euros supplémentaires pour financer la branche autonomie de la Sécurité sociale.
Vingt ans après l’instauration d’une première journée de solidarité, l’UNSA dénonce de nouveau cette mesure comme une atteinte aux droits des salarié·e·s prenant la forme de 7 heures de travail gratuit. Le développement de cette modalité de travail non rémunéré pour financer des déficits n’est pas acceptable. Cette décision injuste fait à nouveau porter la responsabilité du financement de la branche autonomie sur les seul·e·s salarié·e·s.
Pour l’UNSA, les solutions temporaires comme les heures de travail non rémunérées ne peuvent pallier durablement les déficits structurels
Ce n’est pas en augmentant le nombre d’heures de travail des salarié·e·s pour financer au coup par coup la Sécurité sociale que nous résoudrons ce problème de manière durable. Une conférence des financeurs s’impose afin de discuter des ressources et de se coordonner collectivement sur l’avenir de la Sécurité sociale.
Depuis plusieurs années, l’UNSA alerte au sujet du vieillissement de la population. Ni les engagements déjà pris, ni le mur démographique à venir ne sont financés. Le vote de cet amendement en est l’aveu ! Il est urgent de débattre d’une loi de programmation pluriannuelle sur le grand âge, trop longtemps promise et jamais déposée. Pour trouver des recettes durables, d’autres solutions plus justes sont possibles : mobilisation des droits de succession, instauration d’une redevance sur les bénéfices des EHPAD lucratifs, taxation plus forte de revenus financiers ou encore la fin de certaines exonérations sociales.
Pour l’UNSA, l’adoption de mesures socialement justes et financièrement durables est essentielle pour assurer l’avenir de notre système de protection sociale.
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