ALD, soins thermaux et médicaments à service médical faible : le gouvernement préfère la facilité au courage
Un projet de décret prévoit de supprimer certaines exonérations du ticket modérateur – la part des frais de santé qui reste à la charge des patients après remboursement par l’Assurance maladie. Or les personnes concernées sont parmi les plus vulnérables de notre système de santé.
Les titulaires de pensions d’invalidité, de pensions de réversion avec invalidité ou de rentes liées aux accidents du travail et maladies professionnelles ne seront plus couvertes à 100% pour les soins thermaux. Les personnes en affection de longue durée (ALD) devront dorénavant assumer le ticket modérateur pour les médicaments à faible efficacité médicale ainsi que pour les forfaits thermaux. Les pensionnés militaires d’invalidité verront également disparaître l’exonération pour ces mêmes postes de dépenses.
En augmentant le reste à charge, le gouvernement -qui est pourtant démissionnaire- choisit de faire porter l’effort sur ceux qui souffrent déjà de handicaps, d’invalidités ou de maladies chroniques.
Derrière cette mesure budgétaire se cache un débat plus large, qui n’est pas posé. Les cures thermales ont-elles des bénéfices réels et mesurés en termes de santé publique ? Si non, pourquoi ne pas restreindre leur prise en charge pour l’ensemble des publics concernés plutôt que de pénaliser certaines catégories ? Et que dire des médicaments à “service médical rendu faible” : doivent-ils être remboursés ou non ? Là encore, la question mérite d’être tranchée pour l’ensemble de la population et non uniquement pour ceux atteints d’une affection de longue durée.
Pour l’UNSA, cette réforme révèle un choix politique contestable : le gouvernement s’attaque aux plus faibles au lieu d’ouvrir un véritable débat sur le remboursement des cures thermales et des médicaments à service médical faible. Mais pour cela, il faut du courage, celui d’affronter les lobbies, d’assumer des choix clairs et de remettre la solidarité au cœur du système de santé.
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