Accidents du travail graves et mortels : plus qu’un énième plan, l’UNSA réclame des mesures concrètes et rapides.
Le Gouvernement dévoilait en début de semaine, un plan visant à prévenir les accidents du travail graves et mortels. Pour l’UNSA, il y a urgence à agir pour réduire le nombre de victimes d’accident du travail dans le secteur privé comme dans le public.
La France comptait encore 540.000 accidents du travail en 2020 dont 956 mortels (y compris accidents de la route). Force est de constater que ce chiffre, bien qu’en constante diminution depuis les années 90, ne baisse plus depuis 2010 et qu’il doit pousser les acteurs à agir pour renforcer la santé et la sécurité des travailleurs.
Si l’ensemble des travailleurs est concerné par le risque d’accident du travail grave ou mortel, les études révèlent que les jeunes, les nouveaux embauchés, les intérimaires et les travailleurs détachés sont particulièrement exposés. Ainsi le plan prévoit notamment :
• De renforcer la sensibilisation à la santé et la sécurité au travail dans les cursus scolaires professionnels ou encore d’expérimenter des parcours d’intégration lors d’une embauche ou d’une nouvelle prise de poste. Pour l’UNSA, ces dispositions doivent sortir des expérimentations menées çà et là, et être rapidement généralisées et étendues à tous les secteurs d’activité.
L’UNSA souhaite que les parcours d’intégration puissent obligatoirement comporter un moment dédié à la sensibilisation aux risques professionnels et aux moyens mis à disposition du travailleur pour les prévenir (protections, cellule d’écoute, etc.).
• De lutter contre les accidents de la route et les chutes de plain-pied (principaux risques graves et mortels) en renforçant notamment les outils de prévention. Pour l’UNSA les partenaires sociaux doivent rapidement se saisir de ces sujets pour négocier des moyens et trouver des solutions adaptées à chaque secteur d’activité public comme privé (ex : interdiction de participer à des réunions distancielles tout en conduisant, favoriser l’acquisition de matériel visant à réduire le travail en hauteur, etc.).
Au-delà de ces pistes de travail, la France doit mettre en place une véritable culture de la prévention des risques professionnels. Cela passe notamment par une intégration de ces sujets dans tous les cursus de formation des futurs managers et des futurs professionnels, et par des formations adaptées tout au long de la carrière. La culture de la prévention passe aussi par un retour à des visites médicales plus fréquentes dans le privé comme dans le public et l’accès à un médecin du travail pour tous.
Pour l’UNSA, afin de lutter contre les accidents du travail graves et mortels, mais aussi afin d’améliorer durablement la qualité de vie et les conditions de travail, il est temps de passer de plans qui ne manquent pas d’ambition à de réelles mesures ambitieuses.