Budget 2026 : un choc d’austérité aux dépens des plus fragiles
Alors que le Premier ministre vient de dévoiler les grandes lignes du projet de budget 2026, l’UNSA dénonce un cap injuste, qui aura des conséquences sociales lourdes pour les politiques sociales, familiales et de soutien à l’autonomie.
Une « année blanche » sur les prestations sociales inacceptable
L’annonce d’un gel des prestations sociales et familiales pour 2026 revient à imposer une baisse de pouvoir d’achat à des millions de familles. Il touchera en particulier les plus pauvres car il intervient après plusieurs années où les revalorisations du RSA notamment n’ont pas compensé l’inflation. Les chiffres qui viennent d’être publiés par l’INSEE pour l’année 2023 ont montré une nette dégradation du pouvoir d’achat des ménages modestes. Dans ce contexte, geler les prestations revient à accentuer encore les écarts et à accroître la précarité. C’est inacceptable !
Une allocation sociale unifiée… pour de nouvelles inégalités ?
Le projet d’« allocation sociale unifiée » refait surface. L’idée peut paraître séduisante si elle vise à simplifier les parcours administratifs. Mais derrière cette promesse, nous craignons une logique d’uniformisation à moyens constants — ou moindres — qui aboutirait à un nivellement par le bas des droits sociaux. Une telle réforme ne doit pas se traduire par des prestations plus faibles, moins bien adaptées aux besoins spécifiques des familles, des personnes en situation de handicap ou des personnes âgées.
Un désengagement de l’État envers les collectivités aux effets délétères
Le budget 2026 prévoit 5,3 milliards d’euros d’économies supplémentaires imposées aux collectivités territoriales. Or, les départements et les communes jouent un rôle central dans la mise en œuvre des politiques sociales et familiales : protection de l’enfance, accompagnement de la perte d’autonomie, accueil de la petite enfance… Asphyxier financièrement un peu plus les collectivités revient à fragiliser tout l’édifice. Comment par exemple répondre à l’ambition d’un service public de la petite enfance si les communes n’ont plus les moyens d’ouvrir ou de maintenir les places d’accueil ?
L’UNSA appelle à un rééquilibrage urgent
Ce budget 2026 traduit une vision austéritaire. Il ne vise qu’à ralentir la dette, sans tenir compte des urgences sociales. L’UNSA appelle le gouvernement à revoir sa copie. L’équilibre budgétaire ne peut pas reposer sur les épaules des ménages modestes, des retraités, des personnes dépendantes ou des collectivités locales. Il faut au contraire investir dans la solidarité, l’autonomie, la protection des plus vulnérables — c’est une exigence pour préserver notre modèle social.
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