Europe : des politiques migratoires toujours plus contreproductives


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Les chiffres sont sans appel. Jamais autant de personnes migrantes n’ont perdu la vie en mer. Que ce soit en Méditerranée pour atteindre l’Europe ou en Manche pour se rendre en Angleterre, les embarcations se transforment en mouroir. Depuis janvier, on a déjà atteint le nombre de décès enregistré pour l’année 2023.

Cela prouve que les politiques restrictives ne ralentissent pas l’immigration, mais augmentent les dangers auxquels les personnes migrantes sont confrontées.

Pour la traversée de la Manche, elles poussent les demandeurs d’asile à quitter Calais pour des points d’embarquement moins surveillés, mais beaucoup plus éloignés et risqués. Les passeurs exploitent cette situation en surchargeant des canots pneumatiques en mauvais état pour maximiser leurs profits. Trop souvent, les secours interviennent trop tard. Pour l’UNSA, la priorité doit être la sécurité de toutes et tous.

Dans de nombreux pays européens, la montée de l’extrême droite entraine une politique migratoire aussi désastreuse que dénuée de bon sens.
Les Pays-Bas demandent à l’Union européenne un régime d’exception pour leurs frontières. L’Allemagne a rétabli des contrôles sous la pression de l’extrême droite. La Belgique freine le transit des migrants en ne respectant pas ses obligations en matière de logement des demandeurs d’asile. À tel point que sa propre justice condamne l’État. En Italie, le parquet vient de requérir 6 ans de prison contre Matteo Salvini qui en 2019 avait refusé de laisser accoster 147 personnes.

Dans ce contexte, l’UNSA rappelle son attachement indéfectible au droit d’asile.
Avec la Confédération européenne des syndicats, elle milite pour que les États membres de l’Union européenne s’accordent sur une politique de migration et d’asile équitable.
Ils doivent ainsi prendre en charge le sauvetage de personnes en danger en mer et permettre aux migrant·es de demander l’asile dans le pays de leur choix. Une négociation sur la révision du règlement de Dublin s’impose. Ce système, qui oblige un individu à formuler sa demande dans son pays d’entrée dans l’UE, ne correspond pas à la réalité des mouvements de population. Mais c’est lui qui explique la pression migratoire que connaissent l’Italie, la Grèce, Malte ou l’Espagne.

La question de l’immigration doit tenir compte des considérations économiques, culturelles, démographiques ou géopolitiques. Cette politique doit s’appuyer sur le respect des droits humains. Il n’est pas acceptable qu’au XXIe siècle, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants trouvent la mort en essayant de rejoindre les côtes du continent européen.

Crédit photo : freepik

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