Face aux déserts médicaux, la régulation est indispensable
Ce 25 avril, le Premier ministre François Bayrou a présenté son « Pacte de lutte contre les déserts médicaux ». Bien que certaines mesures soient prometteuses, l’UNSA regrette une fois de plus que toute forme de régulation à l’installation des médecins ait été écartée.
Des avancées positives mais insuffisantes
L’UNSA reconnaît les efforts du gouvernement et salue plusieurs propositions du plan, notamment :
• L’obligation pour les étudiants en médecine d’effectuer un stage hors des CHU et en zone sous-dense ;
• La création d’une première année d’accès aux études de santé dans chaque département ;
• L’élargissement des compétences des pharmaciens, sage-femmes et infirmiers ;
• La facilitation de l’ouverture d’officines en milieu rural ;
• L’accélération de la reconnaissance des diplômes des médecins formés hors de l’Union européenne (PADHUE).
Ces mesures représentent des avancées indéniables pour une meilleure répartition de l’offre de soins sur le territoire. Cependant, elles restent nettement insuffisantes face à l’ampleur du problème.
Une réponse qui ignore les causes structurelles
En s’appuyant principalement sur le principe de « solidarité territoriale », le plan demande aux médecins jusqu’à deux jours par mois de consultations ou téléconsultations dans les zones sous-dotées, sous peine de sanctions financières.
Pour l’UNSA, cette mesure ne s’attaque pas aux racines du problème : l’absence de régulation à l’installation des médecins libéraux. Cette dérégulation demeure l’un des principaux facteurs des inégalités territoriales d’accès aux soins. Le « pacte Bayrou », en limitant la réponse à une contrainte ponctuelle, soigne le symptôme sans traiter la maladie. Pour l’UNSA, seule une régulation efficace, par l’instauration d’autorisations d’installation pour les médecins – à l’instar de ce qui prévaut pour d’autres professionnels de santé – permettra de garantir un meilleur accès à un médecin pour chaque citoyen, quel que soit son lieu de résidence.
Un texte de loi transpartisan écarté à tort
L’UNSA regrette que le Premier ministre n’ait pas soutenu la proposition de loi transpartisane actuellement en discussion à l’Assemblée nationale. Ce texte va clairement dans le sens d’une régulation responsable et équitable. En écartant cette voie, le gouvernement privilégie des mesures de court terme au détriment d’une politique de santé cohérente, juste et pérenne.
La lutte contre les déserts médicaux reste un défi majeur pour notre pays. L’UNSA plaide en faveur d’une réforme structurelle courageuse apte à enrayer les inégalités croissantes en matière de santé. Il est temps de renoncer aux rustines et d’engager une politique de soins ambitieuse et territorialisée.
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