Retraites : il est urgent de rendre la réforme plus juste

Alors que la réforme des retraites portée par le gouvernement Borne continue de susciter un rejet massif dans l’opinion publique, notre pays traverse une période où la stabilité sociale est plus que jamais nécessaire. Dans ce contexte, l’UNSA réaffirme avec force qu’il est urgent de corriger les injustices majeures de cette réforme.
La plus flagrante d’entre elles demeure le report de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans, une mesure rejetée par une large majorité des citoyens. L’UNSA revendique toujours l’abrogation de ce report, qui pénalise injustement l’ensemble des salarié·es.
Sur l’équilibre du système, l’UNSA plaide pour un financement durable et équitable de notre système de retraite, mais aussi, plus largement, de notre sécurité sociale. Cela passe par des mesures équilibrées qui engagent l’ensemble des acteurs : entreprises, actifs, retraités. Des leviers efficaces sont à la disposition du gouvernement, notamment :
• Mettre fin aux exonérations de cotisations sociales inefficaces, qui fragilisent le financement de notre modèle social sans bénéfices tangibles en termes d’emploi ;
• Développer une véritable politique de l’emploi des seniors, largement insuffisante encore aujourd’hui ;
• Renforcer l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, tant sur les salaires que sur les parcours de carrière, ce qui aurait un effet direct sur le montant des pensions et sur les ressources du système ;
• Instaurer une Contribution Sociale Généralisée (CSG) progressive, afin que chacun contribue à hauteur de ses moyens, quel que soit son statut (actif ou retraité).
L’UNSA soutiendra également toutes les mesures favorisant une meilleure prise en compte des carrières longues, des métiers pénibles, ainsi que la situation des mères de famille et des femmes dans le calcul des pensions. Une retraite juste ne peut ignorer les inégalités structurelles que subissent encore trop de salarié·es.
Cette concertation a démontré une fois de plus l’intransigeance du MEDEF et la volonté flagrante des employeurs de refuser toute nouvelle avancée sociale. C’est pour cela que l’UNSA appelle à une refondation du dialogue social autour d’un paritarisme tripartite rénové, associant les organisations syndicales, les représentants des employeurs et l’État, garant de l’intérêt général. Seul un dialogue social ambitieux et respectueux permettra de ramener les employeurs à une logique de responsabilité sociale et de justice collective.
L’UNSA exhorte le gouvernement à prendre ses responsabilités. Il est encore temps de corriger cette réforme pour la rendre plus juste, plus équilibrée, et mieux acceptée socialement.