Handicap et travail : entre discours d’inclusion et réalité du terrain


https://www.unsa.org/4102

L’indice UNSA du moral des salariés du mois d’avril le confirme : le handicap reste perçu comme un frein professionnel. Pour 67 % des salariés interrogés, déclarer un handicap à leur employeur pourrait avoir des conséquences négatives sur leur carrière ou leurs perspectives d’évolution. Pour l’UNSA, cette réalité souligne les progrès à réaliser en matière d’inclusion et de lutte contre les préjugés.

La non déclaration d’un handicap au travail répond souvent à une crainte des travailleurs d’être marginalisés, moins considérés ou freinés dans leur progression, en dépit des protections légales censées prévenir les discriminations. Et pour cause, cette crainte se transforme parfois en une réalité vécue.

Pour les répondants, cette peur voisine cependant avec une perception globalement bienveillante de l’environnement de travail immédiat. Ainsi, 60 % des interrogés estiment que cela n’aurait pas d’impact sur leurs conditions de travail et 64 % qu’il n’y aurait pas de conséquences sur leurs relations avec leurs collègues. Pour l’UNSA, cet écart entre la crainte des effets institutionnels ou hiérarchiques et la confiance plus forte envers les collectifs de travail est révélateur. Il doit interroger sur la place du handicap dans les cursus de formation des futurs managers et dirigeants.

L’enquête nous apprend également que les employeurs sont perçus comme plus engagés dans la démarche inclusive qu’ils ne le sont réellement. Ainsi, 16 % des répondants estiment qu’ils se donnent tout à fait les moyens d’embaucher des personnes en situation de handicap, quand 49 % jugent qu’ils s’en donnent plutôt les moyens. Cette perception nous interroge sur un possible décalage entre le discours et les actes. Car dans les faits, le taux moyen d’emploi direct stagne à 3,6% dans le privé et à 4,8% dans la fonction publique d’État alors que la loi prévoit une obligation d’emploi (OETH) de 6% depuis… 1987 !

Enfin, interrogés sur le fait de travailler aux côtés de collègues en situation de handicap, 72 % des salariés assurent que cela n’aurait aucun impact sur leur propre activité. Mais 14 % pensent que cela ralentirait le travail, 8 % que ce n’est pas compatible avec leur métier et 1 % jugent cela pas du tout envisageable. Pour l’UNSA, ces chiffres rappellent que les représentations erronées sont tenaces, notamment autour d’un supposé manque d’autonomie ou de productivité des personnes concernées. Il existe pourtant aujourd’hui des aides techniques, des formations adaptées ou encore des organisations du travail spécifiques qui garantissent la pleine efficacité des travailleurs en situation de handicaps.

Face à ces constats, l’UNSA réaffirme son engagement pour une politique du handicap ambitieuse, concrète et exigeante. Elle exige une sensibilisation à la question de l’inclusion et du handicap dans les cursus de tous les futurs dirigeants et managers. Au-delà, elle suppose un dialogue social renforcé, des moyens dédiés pour les référents handicap et une pleine reconnaissance des droits des travailleurs concernés.

Crédit image : freepik

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