Non au délitement de la Sécurité sociale


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Après avoir baissé le taux de remboursement des soins dentaires en 2023, le gouvernement, selon un article publié le 2 octobre dans Les Échos, envisagerait d’augmenter le ticket modérateur de 30 à 40 % pour les consultations médicales.
Objectif : dégager 1 milliard d’euros d’économies dans le budget de la Sécurité sociale.

Introduit en 1928, le ticket modérateur représente la quote-part que la Sécurité sociale laisse à la charge de l’assuré. Initialement conçu pour responsabiliser les patients et réduire les dépenses de santé, il est aujourd’hui utilisé comme une variable d’ajustement pour tenter d’équilibrer un budget en difficulté. Cette stratégie interroge fortement l’UNSA sur l’avenir de la solidarité nationale et l’accès équitable aux soins pour tous.

Une mauvaise nouvelle pour les patients et le système de santé

Depuis son apparition, le ticket modérateur a régulièrement augmenté. Le système de santé français repose sur un principe de solidarité. En augmentant le ticket modérateur, on s’éloigne d’une couverture universelle et égalitaire. Si cette nouvelle hausse est confirmée, elle aura un impact direct sur les personnes malades, particulièrement les plus modestes, dont l’accès aux soins sera restreint par un reste à charge encore plus important.

L’augmentation du reste à charge crée en réalité plus de problèmes qu’elle n’en résout : elle aggrave les inégalités d’accès aux soins, accroit les coûts à long terme et transfère de nouvelles charges vers les complémentaires santé, donc le privé.

Inévitablement, ce seront les complémentaires santé qui prendront le relais de la solidarité nationale en assumant cette baisse de remboursement… sauf pour les citoyens les plus modestes qui n’en possèdent pas. Pour eux, l’impact sera direct ! A coup sûr, les organismes complémentaires, en augmentant leurs remboursements, majoreront leurs cotisations.

Pour l’UNSA, c’est inacceptable. Il faut, bien au contraire, chercher des solutions du côté des recettes pour équilibrer le budget et cesser de taxer les personnes malades. Parmi les pistes proposées : limiter drastiquement les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros chaque année) ; socialiser les compléments de salaires tels que la prime de partage de la valeur ajoutée et les heures supplémentaires (19 milliards d’euros sur une année pleine) ; ou encore augmenter les taxes comportementales sur les ventes d’alcool, de tabac et de produits sucrés.

Crédit photo : DC Studio sur Freepik

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