PLF 2026 : cette année encore, la mission Travail et Emploi est la plus touchée


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Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 traduit des choix budgétaires qui affaiblissent gravement les dispositifs d’accompagnement vers l’emploi. En effet, la mission Travail et Emploi est la plus touchée, avec une diminution de 2,35 milliards d’euros et la suppression de plus de 1 000 équivalents temps plein (ETP) parmi les opérateurs qui en dépendent.

Des services publics fragilisés

À lui seul, France Travail perdrait 515 ETP en 2026. Une décision incompréhensible, alors que la réforme de l’opérateur, issue de la loi Plein emploi de décembre 2023, lui confie de nouvelles missions.

Plus grave encore, les crédits d’accompagnement des bénéficiaires du RSA reculent de 17,3 millions d’euros, alors même que le gouvernement affichait l’ambition d’un suivi renforcé et personnalisé grâce à la création d’un guichet unique et à l’inscription automatique des allocataires.
Pour l’UNSA, ces choix budgétaires contredisent directement les objectifs affichés de la réforme.

Parallèlement, le service public de la formation professionnelle est de nouveau fragilisé avec la disparition de Centre inffo et la suppression de 506 emplois à l’AFPA.

Des coupes dans des dispositifs qui ont fait leurs preuves

Les crédits alloués au programme Territoires zéro chômeur de longue durée (TZCLD) sont eux aussi réduits de 11,75 millions d’euros, malgré les résultats positifs mis en évidence par les évaluations successives. Pour l’UNSA, il s’agit d’une décision incohérente : pourquoi affaiblir un dispositif reconnu pour son efficacité et sa dimension humaine dans la lutte contre le chômage de longue durée ?

“Recentrage” du CPF : une fausse bonne idée

Pour l’UNSA, le gouvernement prend le prétexte d’une inflation des tarifs pratiqués par les opérateurs concernés et par la qualité discutable de certains d’entre eux pour supprimer l’éligibilité du bilan de compétences au CPF. Dans un contexte de mutation de l’emploi et d’un chômage des séniors important, cette disparition est une très mauvaise nouvelle pour les salarié·es. Le gouvernement aurait pu se contenter de plafonner les tarifs et surtout de donner les moyens aux financeurs (France compétences, DRIEETS…) de mieux contrôler ces organismes.

De plus, sous couvert de réguler les actions non certifiantes notamment celles liées à la validation des acquis de l’expérience (VAE), le gouvernement poursuit une politique qui restreint la liberté des salarié·es de changer de voie, de sécuriser leur parcours et de construire leur projet professionnel en toute autonomie.

Jeunes et apprenti·es : les grands oublié·es du budget 2026

L’UNSA exprime sa profonde inquiétude face aux mesures contenues dans le PLF et le projet PLFSS pour 2026, qui fragilisent les dispositifs d’accompagnement vers l’emploi des jeunes et dégradent la situation économique des apprenti·es. Ces choix budgétaires et fiscaux tournent le dos aux ambitions affichées en matière d’insertion, d’égalité des chances et de soutien au pouvoir d’achat des jeunes.

Concernant les contrats d’engagement jeunes (CEJ), le financement prévu pour 2026 ne permettra la prise en charge que de 268 840 contrats, soit une diminution de 16 160 par rapport à 2025. Les CEJ représentent un outil essentiel pour l’insertion professionnelle des jeunes les plus éloignés de l’emploi. De plus, cette réduction intervient alors même que le chômage des jeunes est particulièrement élevé avec 19% au 2ème trimestre 2025, contre 7,5 % pour l’ensemble de la population.

Par ailleurs, la suppression des exonérations de cotisations sociales salariales pour les apprenti·es traduit une politique de court terme, motivée par des considérations budgétaires, qui entraînera une baisse sensible de leur rémunération et privera certain·es de l’accès à la prime d’activité, les maintenant ainsi durablement en dessous du niveau du salaire minimum.

Ainsi, pour l’UNSA, le PLF 2026 est contraire à l’ambition de plein emploi. L’ensemble de ces décisions dessine une politique dictée par des contraintes budgétaires de court terme, au détriment de l’insertion, de la formation et de la sécurisation des parcours professionnels.

Crédits photo : pressfoto, sur Freepik

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