Précarité énergétique : une épreuve pour les plus modestes


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Avoir du chauffage, de l’eau chaude, de la lumière… bien naturel pour beaucoup d’entre nous, mais un véritable casse-tête, voire un luxe pour au moins 3,5 millions de ménages qui ont les plus grandes difficultés à payer leurs factures d’énergie. C’est ce qu’indique l’analyse 2020 de l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), qui prévoit une aggravation certaine de la situation en raison de la crise sanitaire.

Pour calculer le taux de précarité, l’ONPE s’appuie sur la part de dépenses d’énergie dans le revenu des ménages. Quand elle dépasse 8 %, on parle de précarité énergétique.
Ce taux, qui en 2019 concernait 11,9 % des foyers français et 30 % des plus pauvres, est quasiment stable.
L’Observatoire fait le constat d’une légère « baisse de la consommation d’énergie par habitation liée à l’amélioration des équipements de chauffage et performance de certains logements » mais que ce léger mieux ne doit pas cacher une prévision d’années difficiles, notamment en raison de la hausse du prix de l’énergie, de la stagnation, voire la baisse du pouvoir d’achat, de la prévision d’une augmentation de la consommation due aux confinements successifs et de la diminution de certaines aides.
Il note également avec inquiétude une augmentation du nombre de ménages ayant souffert du froid l’hiver dernier, notamment chez les 18-34 ans, par mauvaise isolation thermique ou se refusant à mettre ou pousser le chauffage par peur de la facture.
Le nombre de ménages ayant des difficultés de paiement est passé de 10 % en 2013 à 18 % en 2020, entraînant une augmentation des coupures et la situation ne devrait pas s’améliorer, avec les hausses de factures attendues en raison du confinement.

Pour l’UNSA, réduire la facture énergétique est indispensable, mais ne suffit pas à sortir de la pauvreté La question de la précarité énergétique, bien qu’elle ait été identifiée et prise en compte, notamment par la création en 2011 de l’ONPE et l’octroi d’aides financières ciblées, ne s’est pas améliorée et est loin d’être réglée.

La précarité énergétique est révélatrice d’autres précarités, notamment monétaires, qui s’agrègent et s’aggravent avec la crise sanitaire, sociale et économique, et vient se s’ajouter aux autres difficultés mises en exergue pendant le confinement, encore plus marquées chez les plus précaires.

Pour l’UNSA, le rapport de l’ONPE sur la précarité énergétique confirme qu‘il est urgent de soutenir les ménages les plus modestes.
Les rares mesures prises restent nettement insuffisantes. Le chèque énergie a été mis en place en 2015, les montants ont été augmentés, le taux de recours est aujourd’hui d’au moins 80 %, mais les incidents de paiements continuent à augmenter.

Pour l’UNSA, le dispositif doit être révisé pour réévaluer les montants, étendre les critères d’attribution et simplifier encore son accès pour tendre à 100 % de recours.

Dans le cadre de la transition énergétique et de la lutte contre le changement climatique, si la rénovation énergétique des logements devrait permettre une diminution des factures d’énergie, ce n’est pas la solution miracle qui sortira celles et ceux touchées par la précarité énergétique, de leur situation de vulnérabilité, voire de pauvreté.

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