Proches aidants : un pilier trop souvent invisible


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En France, entre 9 et 11 millions de personnes soutiennent chaque jour un proche en perte d’autonomie, gravement malade ou en situation de handicap. Parmi eux, on compte environ 500 000 jeunes aidants qui s’occupent d’un parent ou d’un membre de leur famille, parfois dans des conditions très difficiles. Pourtant, ces proches aidants restent encore souvent ignorés dans le débat public.

Fatigue, manque de reconnaissance, précarité : des difficultés majeures
Être aidant, c’est jongler au quotidien entre responsabilités familiales, vie professionnelle et démarches administratives. Selon la DREES, 60 % des aidants déclarent manquer de temps pour eux-mêmes et un tiers se sentent épuisés psychologiquement. Le manque de reconnaissance, l’isolement, les difficultés à concilier emploi et vie personnelle, l’épuisement physique et moral, tout cela fragilise leur équilibre.

Les dispositifs de soutien restent très insuffisants. Le congé proche aidant est peu utilisé du fait d’une indemnisation trop faible et d’une mise en œuvre complexe. L’Allocation journalière du proche aidant (AJPA) n’ouvre des droits que dans 39 % des cas, à cause de critères d’éligibilité restrictifs. L’Allocation journalière de présence parentale (AJPP) souffre également de lourdeurs administratives et d’une compensation financière trop modeste.

La question du répit reste centrale : il existe trop peu de solutions de relais ou d’hébergement temporaire. L’épuisement, le renoncement aux soins et le repli social sont des réalités pour beaucoup.

Des expérimentations intéressantes
Depuis 2023, la CNAF et la CNAM engagent des actions pour repérer les aidants et leur proposer un accompagnement personnalisé (bilan de santé, information sur les droits, orientation). D’autres expérimentations visent à simplifier l’AJPP et mieux soutenir les jeunes aidants, dont les difficultés scolaires et d’insertion sont documentées par le Défenseur des droits.
Ces initiatives ouvrent la voie à une politique plus offensive de repérage et de soutien aux aidants qu’il faut poursuivre.

Les revendications de l’UNSA pour les aidants
Mieux reconnaître le rôle des aidants dans le droit du travail et dans les politiques sociales en intégrant leur situation dans les accords collectifs et les conventions de branche.
Revaloriser l’AJPA et l’AJPP, avec une indemnisation à la hauteur de la perte de revenu, un accès simplifié et l’augmentation des plafonds en nombre de jours.
Faciliter la conciliation emploi-aidance en généralisant les droits à aménagement du travail, à des congés spécifiques et à un télétravail adapté.
Poursuivre le développement des solutions de répit sur l’ensemble du territoire.
Mieux repérer et soutenir les jeunes aidants, en lien avec les établissements scolaires et les services sociaux.

En reconnaissant pleinement les aidants et en leur donnant les moyens de poursuivre leur engagement sans sacrifier leur santé, leur vie professionnelle ou leur avenir, l’UNSA affirme un choix de solidarité, de dignité et de justice sociale. Toutefois, les aidants ne doivent pas devenir les supplétifs d’un système défaillant. Aussi précieux soit-il, leur rôle ne saurait se substituer à celui des professionnels du soin et de l’accompagnement.

Crédits photo : Freepik

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