Retraites : le Premier ministre hypothèque une nouvelle fois les chances d’un accord
L’UNSA a toujours soutenu l’idée de donner la parole aux partenaires sociaux pour trouver une solution pérenne afin de revenir sur la réforme des retraites, qui demeure la principale source d’instabilité politique et de mécontentement social dans le pays. Pour l’UNSA, cette concertation devait se dérouler sans tabou, en abordant l’ensemble des sujets de manière transparente et dans une approche globale, qui inclut tous les travailleurs, qu’ils soient du secteur privé ou public.
En effet, les principes du système de retraite sont en grande partie semblables pour tous : l’âge légal de départ à la retraite, la durée de cotisation et bien d’autres éléments essentiels. Il apparaissait donc évident que les discussions devraient englober toutes les catégories de travailleurs, sans distinction. Une telle approche aurait permis de mieux refléter les réalités communes des salariés, qu’ils relèvent du privé ou de la fonction publique.
Hélas, le gouvernement a choisi de diviser les discussions : d’un côté, les salariés du secteur privé, de l’autre ceux de la fonction publique. Par cette séparation, il a considérablement réduit les chances tant de parvenir à un compromis équilibré que d’aboutir à une réforme juste pour l’ensemble des travailleurs.
A travers ses récentes déclarations, le Premier ministre met une nouvelle fois en péril la possibilité d’un accord entre les partenaires sociaux. En affirmant qu’il n’y aurait pas de retour à un âge légal de départ à la retraite de 62 ans, il durcit le cadre des négociations et pose un obstacle supplémentaire à la recherche d’une solution concertée. En agissant ainsi, il prend fait et cause pour les employeurs au détriment des travailleurs et hypothèque gravement l’avenir de la concertation.
De telles positions ne feront qu’aggraver les tensions sociales, rendant la recherche d’une solution juste et équitable pour tous les Français difficiles. Si la concertation a un véritable sens, elle doit être menée dans le respect mutuel, sans dogmatisme ni ligne rouge imposée a priori. Or, en verrouillant ainsi le débat, le Premier ministre ruine la possibilité d’un compromis qui convienne à l’ensemble des travailleurs.
Une telle posture entrave les chances de parvenir à une réforme véritablement partagée qui pourrait rassembler au lieu de diviser.
Crédit image : freepik