Projet de transition professionnelle : des freins dans la mise en œuvre


https://www.unsa.org/2236

Alors que la problématique des reconversions professionnelles est un enjeu majeur, la médiatrice de France Compétences pointe dans son rapport annuel, le manque de transparence et d’information nécessaire pour les salariés souhaitant bénéficier d’un Projet de transition professionnelle (PTP).

Dispositif remplaçant le Congé individuel de formation (CIF) depuis 2019, le projet de transition professionnelle est censé permettre à tout salarié de changer de métier grâce à une action de formation certifiante.

Dès l’origine, l’UNSA avait alerté sur les volumes de financements peu ambitieux au regard des besoins de reconversion. Elle avait regretté que les salariés soient obligés désormais de mobiliser leur Compte personnel de formation (CPF) ce qui n’était pas le cas avec le CIF.

Les remarques de la médiatrice concernent principalement l’accès au dispositif et l’information des usagers.
Les associations Transition pro (ATpro) qui gèrent le PTP, interlocuteurs des salariés notamment dans l’instruction de leur dossier, sont invitées par la médiatrice à améliorer la qualité de leur prestation.

En 2021, 350 saisines d’usagers, dont 256 éligibles, ont en effet permis d’identifier les points de vigilance : notifications peu explicites, notamment en matière de prise en charge, de montage de dossier, de rémunération, de mobilisation du CPF ou encore de durée de parcours.

Manque de clarté sur les rémunérations
Enfin, quelques salariés ont rencontré des difficultés avec le prestataire du conseil en évolution professionnelle (CEP) chargé, et ce gratuitement, de les accompagner dans leur projet.
Plus globalement, la question de la rémunération et de sa durée manque de clarté, notamment lorsque celle-ci est différente de la durée totale de la formation. A cet effet la médiatrice enjoint les opérateurs CEP et ATPro à se montrer plus précis dans leurs recommandations et plus accessibles aux bénéficiaires.

Modifier la réglementation
Par ailleurs, la médiatrice de France Compétence recommande une modification réglementaire pour permettre aux salariés du particulier employeur (assistantes maternelles par exemple) cumulant plusieurs contrats d’accéder plus facilement au dispositif.

Pour les cadres de niveau 6 (diplôme correspondant au master/ cf. cadre national des certifications professionnelles) souhaitant changer complètement d’orientation professionnelle, ce qui engendre des coûts de formation très élevés et donc des rejets des dossiers, elle propose là aussi de revoir la réglementation.

Elle souhaite enfin que soit mieux pris en compte la mixité des formations ayant lieu alternativement sur le temps de travail et hors temps de travail, en particulier pour l’acquisition de blocs de compétences ou la réalisation de stages.

Pour l’UNSA, l’accès au dispositif de projet de transition professionnelle doit donc être effectif sur tout le territoire, quel que soit le niveau de formation demandé, ses modalités (hors et sur temps de travail) ou le statut du salarié, comme le prévoit la loi.
Pour l’UNSA, ce rapport démontre encore une fois la nécessité de déployer des moyens plus importants pour l’accompagnement des salariés au niveau des Commissions paritaires interprofessionnelles régionales (CPIR) mais également du CEP.
Accentué par les transitions numériques, écologiques et les bouleversements économiques liés à l’après COVID et la guerre en Ukraine, l’enjeu des reconversions professionnelles doit être une vraie priorité.

Lire le rapport : ICI

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